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Procès

"On sait qu'il ne regrette rien": pour une rescapée du Bataclan, Abdeslam "est un danger pour la société"

Mercredi, Sophie Parra a suivi l'interrogatoire de Salah Abdeslam depuis la webradio réservée aux parties civiles dans le procès du 13-Novembre. Elle déplore l'absence de réponses à certaines questions des victimes.

"Oui, c'est un danger pour la société." Sophie Parra, rescapée du Bataclan, a réagi avec colère aux propos de Salah Abdeslam qui a affirmé mercredi "n'avoir tué personne, n'avoir blessé personne, même pas une égratignure". Le seul membre encore en vie a déclaré à l'audience que s'il était libéré de prison, il ne serait "pas un danger pour la société, c'est terminé".

"Ce n'est pas un danger mais quand même c'est quelqu'un qui a dit 'j'aime l'Etat islamique', c'est quelqu'un qui valide ce que fait l'Etat islamique, il a prêté allégeance, donc si, c'est un danger ce garçon", commente sur BFMTV cette rescapée des attentats du 13-Novembre.

"On n'a pas vraiment eu de réponses"

Moment attendu de ce procès qui dure depuis le 8 septembre, de nombreuses victimes se sont déplacées au palais de justice de Paris pour écouter cet interrogatoire. Sophie Parra a de son côté entendu les mots de Salah Abdeslam via la webradio mise en place pour ce procès.

Elle regrette ne pas avoir obtenu toutes les réponses à ses questions de la part d'un accusé "très bien préparé par ses avocats". Elle estime qu'il a été "sincère" quand il évoque son adhésion à Daesh mais note qu'il est dans la maîtrise.

"Des réponses, on n'en a pas vraiment eues, on est toujours sur l'avant, explique Sophie Parra. Il y a des questions posées par le président Periès où il s'est permis de dire 'je ne vous répondrai pas tout de suite'."

Salah Abdeslam était en effet interrogé sur sa radicalisation, ce basculement entre sa vie classique de jeune réputé "fêtard" à celle de combattant de l'Etat islamique. Une bascule qui s'est faite rapidement. "Pourquoi pas le rencontrer", répond Sophie Parra à un accusé qui a proposé mercredi aux victimes des attentats de dialoguer si cela peut les aider à se "reconstruire".

"Si on peut discuter avec, si on peut avoir un dialogue, et si ça peut permettre de comprendre le cheminement, ce qui fait que l'on est quelqu'un de normal ou un petit délinquant et qu'on bascule dans le terrorisme, si ça peut permettre d'éviter d'autres 13-Novembre, oui ça peut être intéressant de discuter avec lui", commente la jeune femme.

Sophie Parra doute toutefois de l'intérêt de Salah Abdeslam pour les victimes et leurs familles. "Il n'a jamais eu d'excuses envers nous", soutient-elle.

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV