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Procès

Arthur Noyer, un jeune "plein de joie de vivre", à la carrière militaire prometteuse

Arthur Noyer a disparu en avril 2017.

Arthur Noyer a disparu en avril 2017. - BFMTV

Nordahl Lelandais comparaît lundi devant la cour d'assises de Savoie pour le meurtre d'Arthur Noyer, en avril 2017. Fan de rock et de skate, ce caporal de 23 ans est décrit à l'unanimité comme un jeune qui "dégageait de bonnes ondes".

Si vous passez par Bourges, vous tomberez peut-être sur le skatepark "Arthur Noyer". Il a été inauguré en décembre 2019 à la mémoire de ce jeune militaire de 23 ans, passionné de sports de glisse, disparu un soir d’avril 2017, après une soirée arrosée en Savoie. Le caporal, décrit à l’unanimité par ses proches comme "joyeux" et sans problème, a eu le malheur de se trouver sur la route de Nordahl Lelandais, jugé pour son meurtre à partir de lundi, à Chambéry.

Une carrière prometteuse

Lorsque la disparition d’Arthur Noyer est signalée aux autorités, personne ne croit alors à une désertion. Et pour cause, le caporal, membre du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA) de Chambéry depuis trois ans est "totalement épanoui dans son travail", déclarent ses camarades aux enquêteurs.

Le colonel Emmanuel Devigne, à la tête du 13e BCA confirme ces témoignages, le qualifiant à l’époque auprès de BFMTV de "garçon de très grande qualité, aussi d’une grande maturité." Son supérieur ne tarit pas d’éloges sur cet élément prometteur, vantant son "volontarisme" et son "intelligence".

Promu caporal en 2016, Arthur Noyer se préparait au moment de sa disparition à partir avec sa brigade en mission au Mali. Au-delà de ses capacités militaires, il était également "un moteur de la cohésion de sa section", soulignait le colonel.

Les bœufs improvisés

L’armée avait "canalisé" ce jeune plein d’énergie, tombé amoureux du skate à l'adolescence. Le président du club de skate local, Quentin Dubeau décrit à France Bleu un garçon généreux, "quelqu'un de très ouvert vers les autres", qui lui a "montré énormément de choses". Son souvenir est encore vif chez les skateurs locaux:

"On se voyait au skatepark, des fois en soirée. C'était une bonne personne. Quelqu'un de juste et très apprécié", confie l'un d'entre eux, Maxime, à France Bleu.

Touche-à-tout, il se débrouille aussi en ski, au cirque et à la guitare. Une passion pour la musique qu’il partage avec son frère Quentin, amateur de saxophone, avec qui il joue de mémorables "bœufs improvisés", avait-on rappelé lors de ses obsèques. Ce jour-là, en septembre 2018, l’entrée du cercueil d’Arthur dans la cathédrale est accompagnée des notes d'Old Man, de Neil Young.

"Merci pour ton courage, ton humilité (...) Pour ton sérieux et ta capacité d'auto-dérision. Merci pour tous les câlins, pour cet amour, pour tout ce temps engrangé", avait lancé le père d'Arthur, Didier Noyer, devant une assemblée de 1500 personnes.
Quentin, Cécile et Didier Noyer, lors des obsèques d'Arthur Noyer, à Bourges, le 7 septembre 2018.
Quentin, Cécile et Didier Noyer, lors des obsèques d'Arthur Noyer, à Bourges, le 7 septembre 2018. © GUILLAUME SOUVANT / AFP

Pas un garçon violent

Le contact facile, il aimait faire la fête et avait "l’alcool joyeux", selon ses proches.

"Arthur était très fédérateur. Il rassemblait les gens, dégageait de bonnes ondes", se souviennent ses parents auprès de nos confrères du Parisien.

Ses camarades de bataillon ne l’ont jamais vu s’emporter contre quelqu’un, ni vouloir en découdre, même ivre. Alors forcément, sa famille et ses amis ont bien du mal à croire en la thèse présentée par Nordahl Lelandais, selon laquelle il serait mort de façon accidentelle, à la suite d’une bagarre qui aurait mal tourné.

Cette version est à "cent lieues de la personnalité d’Arthur", s’étrangle Cécile Noyer auprès du Parisien. Non Arthur n’était pas un garçon violent, il était "plein de joie de vivre, aimant avec sa famille, ses amis." Et d’ajouter: "C’est terrible d’enterrer son enfant."

Esther Paolini Journaliste BFMTV