Ouverture du procès de Francis Heaulme sur un coup de théâtre
C'est une audience qui s'ouvre avec la promesse d'un coup de théâtre. Le nom de Francis Heaulme, qui comparaît depuis lundi matin pour le double meurtre de Montigny-lès-Metz en 1986, a presque été éclipsé dès l'ouverture de son procès par celui d'un autre homme, Henri Leclaire.
Francis Heaulme, déjà condamné six fois pour neuf meurtres, comparaît jusqu'au 24 avril pour le double meurtre de Cyril Beining et Alexandre Beckrich, deux enfants de 8 ans, tués à coup de pierres le 28 septembre 1986. Dans ce dossier, Patrick Dils, un adolescent qui vivait dans la rue du crime au moment des faits, avait été condamné à tort avant d'être libéré au bout de 15 ans de prison.
L'audition de Leclaire avancée à mardi
Mais contre toute attente, c'est le cas d'Henri Leclaire, un ancien manutentionnaire de Montigny-lès-Metz, qui a accaparé l'attention cette première matinée d'audience. Au point que la Cour a décidé d'avancer à mardi matin son audition. Cet homme, premier à avoir avoué le crime en 1986 avant de se rétracter, devait initialement être entendu comme témoin le 8 avril.
Selon le Républicain lorrain, c'est l'audition d'un témoin de dernière minute samedi qui a précipité le réexamen du cas Henri Leclaire. Cette femme d'une cinquantaine d'années aurait reçu, il y a un an et demi, des confidences de la part de l'ancien manutentionnaire. Celui-ci aurait reconnu avoir poursuivi les enfants sur le talus SNCF où ils ont été tués - sans aller jusqu'à confier les crimes.
Francis Heaulme, qui continue de nier avec force sa propre implication, a lui-même un temps évoqué le nom d'Henri Leclaire. Placé en 2006 sous le statut de témoin assisté, l'ancien manutentionnaire a néanmoins bénéficié d'un non-lieu faute de preuves en 2007.
Vers un report du procès?
Mais vendredi, un ancien conducteur SNCF s'est lui aussi manifesté auprès de la justice, 28 ans après le meurtre des deux enfants. Ce témoin affirme avoir vu, le jour du crime, un homme échapper à la scène de crime le tee-shirt taché de sang. Pour lui, il pourrait s'agir d'Henri Leclaire.
Selon l'envoyée spéciale de BFMTV sur place, Pauline Revenaz, ces deux témoins accablant l'ancien manutentionnaire seront également entendus mardi matin. Après leur audition, le président de la Cour d'assises pourra choisir de poursuivre les audiences ou d'ordonner un supplément d'information. Dans ce cas, le quatrième procès de l'affaire Montigny-lès-Metz serait alors renvoyé à une date ultérieure.