Nordahl Lelandais condamné: le procureur général salue "un verdict à la hauteur" à l'issue d'un "procès très particulier"

Après la condamnation de Nordahl Lelandais, le procureur général a pris la parole pour revenir sur les trois semaines de procès. S'il estime que le verdict est le bon, il assure que l'on ne connaîtra jamais toute la vérité dans cette affaire.

Une prise de parole rare. Après la condamnation de Nordahl Lelandais à la prison à perpétuité assorti d'une période de sûreté de 22 ans pour le meurtre de Maëlys et pour des agressions sexuelles contre deux petites-cousines âgées de 4 et 6 ans au cours du même été 2017, le procureur général Jacques Dallest est revenu sur le procès et le verdict.

"Ça n'est jamais évident d'entendre une condamnation à réclusion criminelle à la perpétuité, même si on l'a demandée. Après trois semaines d'audience, il fallait en passer par là. Il me semble que le verdict est à la hauteur des faits", a-t-il déclaré sur BFMTV.

Il a notamment expliqué qu'il était normal que la famille de Maëlys puisse ressentir de la déception concernant les zones d'ombre de cette affaire, notamment sur la question du mobile sexuel, mais que cela était habituel dans ce type de procédure.

"On a rarement toutes les réponses aux questions qu'on se pose dans un procès d'assises. Il manque quelques fois des indications, des éléments, quelle que soit la qualité de l'instruction, de l'enquête. Tout ne se dit pas, tout ne se prouve pas", assure Jacques Dallest. Selon lui, "seule Maëlys sait ce qu'il s'est passé".

Dans une affaire qui a choqué et interpellé une bonne partie des Français, le magistrat reconnaît avoir eu "des moments de doutes" au moment de demander la peine maximale contre Nordahl Lelandais.

"Le doute, on l'a toujours. La peine demandée n'est pas toujours la peine obtenue. La notion de juste peine est très complexe. Là, c'est la peine maximale qui a été décidée, et pense que c'est une bonne chose", explique-t-il.

Alors qu'il est relativement rare d'entendre un procureur général s'exprimer après une affaire, Jacques Dallest a expliqué que parler publiquement pouvait être important: "le procès est très particulier, le verdict vient d'être rendu. Il me semblait utile que le magistrat du ministère public puisse répondre à quelques questions sur le déroulement du procès".

Anthony Audureau