Mort de Zyed et Bouna : le non lieu en faveur des policiers annulé

La mort de ces deux jeunes avait été le point de départ d'une série de violences dans les banlieues.

La Cour de cassation a annulé mercredi le non-lieu qui avait été prononcé en faveur de deux policiers dans l'enquête sur la mort de deux adolescents en 2005 à Clichy-sous-Bois après une course-poursuite avec la police. Cette décision ouvre la voie à l'éventuelle tenue d'un procès.

Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, avaient péri électrocutés le 27 octobre 2005 dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés. Leur mort avait été le détonateur de violences urbaines qui s'étaient étendues à l'ensemble des banlieues françaises.

Les policiers avaient-ils conscience d'un péril imminent ?

Toute la question était de déterminer si les policiers savaient que les fonctionnaires avait connaissance d'un "péril imminent" encouru par ces deux jeunes. Lors du procès en correctionnel, l'avocat général avait fait valoir que les fonctionnaires avaient "bien connaissance d'un danger, mais pas d'un péril imminent". Il aviat estimé qu'on ne pouvait pas renvoyer les policiers devant le tribunal sur "des suppositions aussi vagues et des hypothèses".

Les policiers, savaient-ils que les jeunes étaient cachés dans le transformateur ? Une phrase, prononcée par l'un des policiers lors des échanges radio le soir des faits, s'était retrouvée au cœur des débats lors de l'audience devant la Cour de cassation le 3 octobre : "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau."

Un drame qui embrase les banlieues

Pour les familles des victimes, le délit de non-assistance à personne en danger est constitué. Les 2 policiers mis en cause estiment, eux, avoir effectué les vérifications nécessaires. Quelques heures, après l'annonce de la mort de Zyed et Bouna la ville de Clichy-Sous-Bois s’embrase.