BFMTV
Police-Justice

Mis en examen pour "meurtre sur conjoint", Jonathann Daval risque la perpétuité

Ce mardi, au soir d'une journée qui a vu Jonathann Daval avouer le meurtre de son épouse Alexia, la procureure de la République de Besançon a pris la parole face à la presse. Elle a indiqué qu'il était mis en examen pour meurtre sur conjoint. Placé en détention provisoire, il encourt la réclusion à perpétuité.

Ce mardi, au cours de sa garde à vue, Jonathann Daval a avoué le meurtre de sa femme, Alexia, dont il avait signalé la disparition le 28 octobre et dont le corps avait été retrouvé le 30 octobre. Il a attribué cet acte à un "accident", découlant d'une crise conjugale. Dans la soirée de ce mardi, à compter de 21h, la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a annoncé sa mise en examen pour meurtre sur conjoint. Si la préméditation n'a pas été retenue, ce crime est tout de même passible de la réclusion à perpétuité.

Une dispute conjugale "vraisemblablement" à l'origine du meurtre 

Elle a également souligné que le suspect avait été placé en détention provisoire. La magistrate a expliqué quels éléments avaient conduit à cette mise en examen. Cette décision a été prise en fonction "du témoignage recueilli" en provenance d'un voisin du couple, de "l'examen minutieux du véhicule de fonction de Jonathann Daval, de l'examen du lieu de la découverte du corps, et des incohérences entre les déclarations initiales de Jonathann Daval et la reconstitution complète de son emploi du temps le matin du 28 octobre". Ces derniers éléments, de nature technique, étaient "totalement objectifs", a-t-elle martelé. 

Interrogée par un journaliste sur les perquisitions effectuées au logement du couple, elle s'est bornée à dire qu'elles avaient rencontré de "bons résultats", sans davantage de détails. S'agissant de l'origine du meurtre, Edwige Roux-Morizot a lancé: "C’est vraisemblablement une dispute conjugale. Ça reste des hypothèses, à ce stade, on ne peut pas affirmer. On affirmera si un jour Jonathann Daval comparaît devant une cour d’assises". "Elle a vraisemblablement été tuée durant la nuit avant que ne soit signalée sa disparition", a-t-elle encore dit. Edwige Roux-Morizot a ensuite évoqué le lieu de la découverte du corps: "Ce n'est sans doute pas la scène du crime, ça, on le sait à peu près maintenant".

Le drap, un "élément central"

Autour de cette scène, a-t-elle retracé, de nombreux scénarios ont été envisagés avant d'être écartés: un accident, un crime de rôdeur, le ressentiment d'un amant ou d'une maîtresse. Mais le drap couvrant le corps d'Alexia Daval s'est avéré un "élément central" pour privilégier la piste menant à Jonathann Daval. 

Ce dernier nie avoir brûlé la dépouille. Edwige Roux-Morizot s'est refusé aux commentaires, glissant seulement qu'aucun élément ne permettait pour le moment d'évoquer l'existence d'un complice. 

La femme de la loi a aussi rendu un hommage appuyé au travail des enquêteurs: "Cet épilogue est le fruit d’un travail d’enquête exemplaire et remarquablement conduit par la cellule composée des gendarmes de la section des recherches des gendarmes de Besançon, du groupement des gendarmeries départementales de Haute-Saône et du Doubs."

Offensive contre les avocats du mis en examen 

En revanche, elle s'est montrée particulièrement offensive, au début de cette prise de parole, à l'égard des avocats de Jonathann Daval, et en premier lieu, Randall Schwerdorffer: "Je tiens mes promesses et donc je tiens cette conférence de presse. Et pourtant je me demande vraiment ce que vous pouvez en attendre. Que puis-je dire de plus que ce qui a déjà été amplement commenté depuis la garde à vue de Jonathann Daval, notamment par ses deux avocats?"

"Vous saviez donc avant que le juge d’instruction ne soit saisi qu’il serait mis en examen et vous savez désormais pourquoi, parce qu’il a été fait très rapidement état par ses conseils de l’existence d’éléments accablants à son encontre. L’objectivité qui doit présider aux communications d’un procureur de la République n’aurait pas permis que j’utilise cette adjectif mais puisqu’il l’est…", a-t-elle encore déploré. 

Robin Verner