Menace au couteau à Rennes: la collégienne a déclaré qu'elle "avait envie de tuer les élèves" qui ne "l'aiment pas"

Le procureur de la République de Rennes a pris la parole quelques heures après qu'une élève a menacé une enseignante au collège Les Hautes-Ourmes.

Le procureur de la République de Rennes Philippe Astruc a tenu une conférence de presse quelques heures après la tentative d'attaque au couteau survenue dans un collège à Rennes. Ce mercredi 13 décembre, une élève âgée de 12 ans a menacé au couteau une professeure au collège Les Hautes-Ourmes.

Selon le procureur de la République, la collégienne - exclue d'un précédent établissement scolaire cette même année - s'est confiée à voix basse auprès de l'enseignante avant de tenter de passer à l'acte.

Selon la professeure menacée entendue, l'élève a confié être "folle" et avoir "envie de tuer quelqu'un aujourd'hui, de tuer les élèves" qui ne "l'aiment pas et la personne qui est en face de moi", a déclaré le procureur de la République de Rennes.

Un couteau de 17 centimètres

"Ça s'est passé à Arras, je vais faire pareil", a encore déclaré l'élève selon les propos rapportés par la professeure. Celle-ci a ajouté que son élève lui a demandé si elle souhaitait voir l'arme qu'elle avait en sa possession, à savoir un couteau imposant d'une lame de 17 centimètres.

La collégienne a alors sorti de son cartable le couteau, "à ce moment-là d'autres élèves se sont rendu compte de la situation". La professeure d'anglais a alors décidé d'évacuer la salle de classe, fait sortir les élèves et reste avec la collégienne qui la menace avec son couteau, selon le procureur.

"Le professeur sort de la classe avec l'élève menaçante derrière elle, à ce moment-là dans le couloir une professeure qui faisait cours porte ouverte à côté comprend qu'il y a une situation anormale et se rend dans le couloir et agrippe sa collègue, la fait rentrer dans sa classe et ferme à clé sa classe", déclare Philippe Astruc. Un médiateur du collège et un conseiller principal d'éducation parviennent par la suite à maîtriser l'élève et à lui enlever le couteau.

Un examen psychiatrique en cours

Un examen médical de nature psychiatrique est actellement mené pour l'élève prise en charge dans à l'hôpital psychiatrique Pontchaillou. "En janvier, elle s'était déjà présentée à son ancien collège avec un couteau dans son cartable", explique Philippe Astruc, "mais il n'y avait pas eu de suites dommageables".

"La dimension psychologique, voire psychiatrique, de ces faits me paraît dominante dans le passage à l'acte grave de cette mineure", indique le procureur de la République.

Une enquête criminelle pour "tentative d'homicide volontaire sur personne chargée d'une mission de service publique" a été ouverte par le parquet de Rennes et confiée à la sûreté départementale. Le procureur de la République de Rennes a également précisé que le parquet national anti-terroriste "ne souhaitait pas se saisir de ces faits".

"En l'état, il n'y a pas d'éléments de radicalisation qui viennent expliquer le passage à l'acte", a encore expliqué Philippe Astruc.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV