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Police-Justice

Le ravisseur présumé de Berenyss mis en examen et écroué

La maison de l'agresseur présumé de la petite Berenyss.

La maison de l'agresseur présumé de la petite Berenyss. - AFP

L'agriculteur de 48 ans, interpellé mardi dans la Meuse, "a pris conscience" de la gravité des actes qui lui sont reprochés, selon le procureur de Briey. Il risque jusqu'à 10 ans de prison.

Le ravisseur présumé de Berenyss, un agriculteur de 48 ans interpellé mardi en Meuse, a été mis en examen ce mercredi soir pour enlèvement, séquestration et agression sexuelle, et écroué, a indiqué le procureur de Briey, en Meurthe-et-Moselle.

"Il a reconnu les faits d'enlèvement mais il conteste les faits d'agression sexuelle", a précisé le procureur de Briey, Yves Le Clair. "Il s'excuse auprès des parents", a déclaré son avocate, Me Caroline Pelas-Renoir.

Ce père de trois enfants a été mis en examen pour "enlèvement, séquestration et agression sexuelle sur mineure". Ces faits sont passibles de 10 ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.

De vraies explications

Depuis son arrestation mardi matin à l'aube, il était resté prostré, refusant de collaborer avec les gendarmes. Mais finalement, "il a donné de vraies explications au juge d'instruction, il prend conscience de ce qui se passe et des conséquences. Il regrette de ne pas avoir parlé en garde à vue et il est très affecté par ce qu'il a fait", a précisé son avocate.

Présenté par un de ses anciens avocats comme "un type obstiné, très têtu", doté d'"une personnalité fruste, pas forcément accessible à une entière compréhension", cet agriculteur en difficulté financière avait dû se soumettre, début avril, à un prélèvement d'ADN pour inscription au fichier national des empreintes génétiques. Il y avait été contraint dans le cadre d'une autre plainte pour agressions sexuelles déposée par trois proches, dont deux de ses nièces.

Un rapt long de 8 heures

L'homme est mis en examen pour avoir enlevé Berenyss, jeudi dernier vers 15 heures, alors qu'elle faisait du vélo dans son village, Sancy, en Meurthe-et-Moselle, tout près de chez elle.

Le rapt a duré 8 heures. L'homme a emmené la fillette à sa ferme de Montzéville, dans la Meuse. "Si elle n'a pas subi des violences au sens commun du terme", elle a bien été victime d'agressions sexuelles, "c'est-à-dire d'actes contraires à la pudeur de la victime mettant directement en cause son corps", selon le procureur Yves Le Clair.

Jeudi vers 23 heures, il avait finalement relâché sa captive, à Grandpré, dans le département voisin des Ardennes. Selon le procureur, le déclenchement de l'alerte enlèvement quelques heures après le rapt de l'enfant a été "déterminant" pour convaincre le ravisseur de relâcher son otage.

"Quelqu'un de sa famille lui a envoyé un SMS, jeudi, à 22h25, lui faisant part du déclenchement d'une alerte enlèvement et d'un suspect conduisant un véhicule blanc, similaire au sien. Nous sommes donc certains qu'il se savait recherché", a confirmé une source proche du dossier.

Prélèvements ADN à son domicile

Après l'interpellation de l'agriculteur dans sa ferme de Montzéville les enquêteurs ont largement ratissé la bâtisse aux allures négligées. Objectif: recueillir un maximum de prélèvements, afin de comparer d'éventuelles traces ADN avec celles d'enfants disparus ou ayant dénoncé des faits d'agressions sexuelles.

Mais les résultats de ces prélèvements ne seront pas connus avant plusieurs jours. Les avocats de la famille d'Estelle Mouzin, disparue début 2003 en Seine-et-Marne, ont demandé que des vérifications soient effectuées, en raison notamment des similitudes avec la fourgonnette blanche de l'agriculteur.

"Chaque piste doit être creusée. Là, un rapprochement sur le véhicule a pu être fait, alors nous demandons que ces éléments soient vérifiés", a dit Sophie Renon, présidente de l'association Estelle. Une source proche de l'enquête sur la disparition de la fillette a confirmé avoir pris attache avec les enquêteurs de l'affaire Berenyss.

Le récit de la jeune fille correspond en tous points

Outre l'élément déterminant de l'ADN, le récit de Berenyss correspond en tous points aux constatations faites à son domicile par les enquêteurs.

La fillette avait ainsi remarqué qu'une voiture similaire à celle utilisée pour son enlèvement, une fourgonnette blanche, était stationnée devant sa maison, et qu'il lui manquait une roue, ce que les journalistes sur place ont également pu observer.

Berenyss a par ailleurs indiqué qu'elle s'était retrouvée pendant un moment seule dans une pièce, mais non-entravée, lors de sa séquestration. La victime a enfin reconnu son agresseur, selon sa mère, Sonia, confiant mardi soir son "gros soulagement" de savoir le suspect arrêté.

la rédaction avec AFP