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Police-Justice

Le militant antifasciste Antonin Bernanos remis en liberté

Une statue représentant la déesse de la justice tenant le symbole de la balance, à Rennes (illustration)

Une statue représentant la déesse de la justice tenant le symbole de la balance, à Rennes (illustration) - Loic Venance / AFP

Le militant antifasciste Antonin Bernanos, accusé d'avoir participé à une rixe avec des militants d'ultradroite et incarcéré depuis le 18 avril, a été remis en liberté sous caution ce vendredi soir.

Le militant antifasciste Antonin Bernanos, accusé d'avoir participé à une rixe avec des militants d'ultradroite et incarcéré depuis le 18 avril, a été remis en liberté sous caution ce vendredi soir, a appris l'Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes.

Cette remise en liberté, soumise à 10.000 euros de caution, avait été ordonnée mardi par un juge de la liberté et de la détention (JLD). Le parquet a fait appel de cette décision, qui sera examiné mardi matin. Il avait également déposé un référé-détention, rejeté jeudi, a confirmé une source judiciaire.

"Ca fait du bien mais je le vis comme un sursis, dans la mesure où la décision finale est mardi. Je suis dehors, mais j'ai toujours un pied dedans", a déclaré Antonin Bernanos, joint peu après sa sortie de la prison de la Santé. 

Cette figure de la mouvance antifasciste était incarcérée depuis sa mise en examen le 18 avril pour "violences en réunion" et "vol avec violences ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours" lors d'une bagarre -à laquelle il nie avoir participé- entre son groupe et des militants nationaux-identitaires croisés dans la nuit du 15 au 16 avril, à proximité de la cathédrale Notre-Dame alors en feu.

"J'ai été arrêté parce que je m'appelle Antonin Bernanos"

Cet étudiant en sociologie de 25 ans avait quelques jours plus tôt achevé de purger, en liberté conditionnelle, sa peine de cinq ans (dont deux avec sursis) pour sa participation à la retentissante attaque d'une voiture de police en mai 2016, quai de Valmy à Paris. Ses précédentes demandes de remises en liberté ont toutes été rejetées.

"Je me fais pas d'illusion. C'est très probable (que je retourne en prison, ndlr) mais on va tout faire pour l'éviter", a-t-il déclaré, affirmant vouloir "parler du fonds et des faits pour montrer que le dossier est vide, sans élément concret et matériel".

"J'ai été arrêté parce que je m'appelle Antonin Bernanos, parce que j'ai le passif que j'ai et les fiches (de renseignements, ndlr) que j'ai", a-t-il affirmé. "Ce que la justice et la police ciblent, c'est notre activisme, notre militantisme quotidien et pas simplement la question de l'affrontement de ce jour-là", a-t-il ajouté.

Initialement "très réticent" à l'idée de payer une caution, Antonin Bernanos a finalement choisi, après consultation de ses avocats, de "se présenter libre" pour son audience d'appel. La somme a été réunie "grâce à la solidarité des camarades de France et d'ailleurs", a-t-il précisé.

C.Bo. avec AFP