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Police-Justice

Le militant antifasciste, Antonin Bernanos, va être remis en liberté

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La demande de remise en liberté du militant antifasciste, Antonin Bernanos, écroué en avril après une rixe, a été acceptée par un juge des libertés et de la détention. Le parquet a 10 jours pour faire appel.

Figure de la mouvance antifasciste et descendant de l'écrivain Georges Bernanos, Antonin Bernanos est depuis le 18 avril en détention provisoire, soupçonné de s'être battu à Paris avec des militants d'ultradroite. Un juge des libertés et de la détention a validé ce vendredi sa demande de libération conditionnelle. A sa sortie, il devrait être placé sous bracelet électronique, a précisé son avocat Me Arié Alimi.

"Justice indépendante" 

La famille et l'avocat de cet étudiant de 24 ans ont confié à BFMTV leur satisfaction face à cette décision qui "montre que notre justice peut encore être indépendante de l'exécutif". Un appel du parquet contre cette décision est encore possible, sous dix jours, et il appartiendrait alors à la cour d'appel de se prononcer.

"Un appel du parquet serait un signe supplémentaire de dépendance malsaine à l'égard du ministère de l'Intérieur", a déclaré son avocat.

Antonin Bernanos a été mis en examen pour "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'incapacité" et "vol avec violences ayant entraîné une incapacité supérieure à 8 jours" avant d'être placé en détention provisoire. Quatre autres personnes ont été mises en examen et placées sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette information judiciaire ouverte le 18 avril. Initialement incarcéré à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), il était depuis un mois à la prison de la Santé à Paris.

"Détention classique"

"Il était en cellule individuelle. C'est une détention classique, avec un accès au sport, aux parloirs, aux promenades", a expliqué une source pénitentiaire.

Antonin Bernanos a été condamné en octobre 2017 à trois ans de prison ferme pour avoir participé à l'attaque d'une voiture de police en mai 2016 quai de Valmy à Paris. Au cours du procès, il était devenu une figure emblématique de la mouvance antifasciste. Libéré en avril 2018 à la faveur d'aménagements de peine, il avait achevé de purger le reste de sa peine en liberté conditionnelle le 10 avril, soit quelques jours avant la bagarre.

Mélanie Vecchio avec AFP