BFMTV
Police-Justice

La procureure de Besançon appelle au respect de la présomption d'innocence de Jonathann Daval

Dans une déclaration à la presse ce jeudi soir, la procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a critiqué la "folie médiatique", appelant à respecter la présomption d'innocence "bafouée" de Jonathann Daval, ainsi qu'au respect du secret de l'instruction. Elle a ainsi estimé que la mémoire d'Alexia Daval était "salie un peu plus chaque jour".

La procureure de la République de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a de nouveau pris la parole devant la presse ce jeudi soir. Ulcérée par le traitement médiatique réservé à l'affaire depuis la garde à vue et les aveux de Jonathann Daval, elle a appelé au respect de la présomption d'innocence du mis en examen, mais aussi au respect du secret de l'instruction, et de la mémoire de la jeune femme. 

La justice doit "reprendre la place qui est la sienne" 

Deux jours après sa dernière conférence de presse, Edwige Roux-Morizot a ainsi débuté sa déclaration: "Il n’était pas question pour moi de communiquer à nouveau sur cette information judiciaire. Si je le fais ce soir, ce n’est pas pour participer à la surenchère médiatique, ni pour donner à la presse et à d’autres des leçons de déontologie, je n’en ai ni la compétence, ni le pouvoir, quand bien même j’en aurais l’envie." La magistrate a alors indiqué qu'elle désirait parler "pour faire part de (son) souhait de voir la justice reprendre la place qui est la sienne et que vous lui aviez laissée prendre pendant ces trois derniers mois en permettant aux enquêteurs de faire la lumière, et Dieu sait s’ils l’ont fait avec grand talent, sur ce meurtre et d’en interpeller l’auteur présumé."

"D’autres investigations doivent être effectuées, loin de cette terrible pression, à l’abri de ce qui la pollue, la détourne du chemin de la recherche de la vérité, à l’abri de ces violations répétées et inadmissibles du secret de l’instruction", a-t-elle poursuivi. "Je prends la parole pour porter la voix de la raison au milieu de la folie médiatique qui oublie que derrière cette histoire qu’on déroule de manière aussi indécente se joue le destin d’un homme qui doit bénéficier de la présomption d’innocence", a-t-elle alors lancé, une présomption d'innocence de Jonathann Daval qu'elle a décrite comme "bafouée chaque jour". "Il a le droit de modifier, d'ajuster, préciser ses déclarations", a notamment relevé Edwige Roux-Morizot.

"C’est son procès que l’on fixe déjà, son profil psychologique que l’on évalue", a-t-elle déploré. "Cette valeur fondamentale de la présomption d’innocence et du secret de l’instruction ne se marchande pas", a-t-elle posé. Elle a fait un dernier reproche avant de prendre congé: "Et puis, cette affaire enfin, c'est aussi une jeune femme morte il y a si peu de temps, morte dans des conditions terribles, et dont la mémoire est salie un peu plus chaque jour". 

Robin Verner