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Police-Justice

La Manif pour tous veut saisir la justice

Les organisateurs de La Manif pour tous comptent saisir "les autorités" sur ce qu'ils dénoncent comme des violences policières, le soir de la dernière manifestation, le 26 mai.

Les organisateurs de La Manif pour tous comptent saisir "les autorités" sur ce qu'ils dénoncent comme des violences policières, le soir de la dernière manifestation, le 26 mai. - -

Les organisateurs du mouvement dénoncent la répression policière dont seraient victimes les sympathisants. 276 personnes ont été interpellées lors de la dernière mobilisation.

Les organisateurs de La Manif pour tous sont prêts à saisir la justice. Ils dénoncent lundi la "répression" policière "inhabituelle et injuste" dont sont victimes, selon eux, les sympathisants du mouvement contre le mariage homosexuel. Ils comptent saisir "les autorités" sur ce sujet.

"Nous ne sommes pas prêts à éteindre le mouvement parce que le gouvernement souhaite passer à autre chose", déclare un porte-parole du mouvement, Tugdual Derville, qui évoque "un sentiment d'injustice", lors d'une conférence de presse au siège de la Confédération nationale des associations nationales catholique (CNAFC) à Paris.

"Ce n'est pas de l'agit-prop judiciaire. Il y a d'authentiques problèmes", assure Me Alexandre Varaut, un des avocats du mouvement, évoquant "des centaines de personnes poursuivies pour rien".

276 interpellations lors de la dernière manifestation

"Nous allons nous adresser très officiellement aux autorités", déclare l'avocat, citant "les syndicats de magistrats, le procureur de la République, le Conseil supérieur de la magistrature, le Défenseur des Droits et le Contrôleurs général des lieux de privations de libertés".

Lors de la dernière manifestation, "276 personnes ont été interpellées, 208 placées en garde à vue et à ce jour 13 personnes ont été appelées à comparaître", ajoute Me Henri de Beauregard, autre avocat du mouvement. "Les fonctionnaires de police savent d'emblée qu'ils n'ont rien contre eux, que la qualification de l'infraction est fantaisiste, mais les maintiennent en garde à vue" avant souvent "de simples rappels à la loi", ajoute-t-il.

Depuis le début du mouvement, "au moins 500 gardes à vue" ont eu lieu, souligne-t-il.

Pour soutenir ces personnes interpellées, "nous lançons le site Libertépourtous.fr, où les sympathisants peuvent connaître leur droits. Le site permettra de les aider à porter plainte", explique la présidente de la Manif pour tous, Ludovine de la Rochère.

Une journée du sweat

Les manifestants interpellés peuvent "déposer plainte à titre individuel au pénal", mais Liberté pour tous cherche aussi à "regrouper les plaintes pour une nouvelle action judiciaire pour 'faute lourde du service public de la justice'", précise Me Beauregard. 

La Manif pour tous "appelle tous ses sympathisants" à participer samedi à la "journée du sweat", en portant "fièrement et courageusement" les sweats du mouvement, et à afficher "panneaux, drapeaux et banderoles sur leurs balcons", précise Ludovine de la Rochère.

Par ailleurs, Me Varaut indique qu'un document de huit pages diffusé actuellement dans les boîtes aux lettres et appelant aux dons pour soutenir les manifestants interpellés et payer les avocats, n'était "en rien" lié à la Manif pour tous. 

Ce courrier, à l'appel d'une association baptisée "Solidarité pour tous", "ce n'est pas la Manif pour tous. Soit ce sont des imbéciles, soit ce sont des gens en train de commettre une escroquerie", avertit-il.

Dans un communiqué, il précise que la Manif pour tous a "mis en demeure" Solidarité pour tous de "cesser immédiatement" cette collecte.


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L. B. avec AFP