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Police-Justice

Agression d'Yvan Colonna: en garde à vue, le suspect évoque un prétendu "blasphème" du militant corse

Photo d'Yvan Colonna prise le 4 juillet 2003 après son arrestation en Corse pour l'assassinat du préfet Erignac

Photo d'Yvan Colonna prise le 4 juillet 2003 après son arrestation en Corse pour l'assassinat du préfet Erignac - - © 2019 AFP

L'agresseur du berger corse est un homme de 36 ans condamné à neuf ans de prison pour association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste. Il a été placé en garde à vue.

L'agresseur d'Yvan Colonna s'est expliqué. Son geste, a-t-il dit aux enquêteurs, fait suite à un "blasphème" qu'aurait commis le détenu corse, actuellement entre la vie et la mort, a appris BFMTV ce jeudi de sources judiciaires, confirmant des informations de l'Agence France-Presse (AFP).

Franck Elong Abé, détenu à la prison d'Arles pour des faits de terrorisme, a fait valoir lors de sa garde à vue qu'Yvan Colonna aurait "mal parlé du prophète" et que c'était la raison pour laquelle il l'avait agressé mercredi dans la salle de sports de la maison d'arrêt.

Yvan Colonna va se constituer partie civile

L'agresseur du berger corse a été placé en garde à vue pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et peut y rester pendant 96 heures, soit jusqu'à dimanche prochain.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a annoncé ce jeudi se saisir de l'enquête, au lendemain de l'agression d'Yvan Colonna.

"Les circonstances des faits et les premiers éléments d'enquête qui semblent, en l'état, exclure un différend d'ordre personnel, motivent cette saisine", avait expliqué le Pnat dans un communiqué, ajoutant que sa compétence "résult(ait) également de l'exécution en cours d'une peine pour infraction terroriste par la personne mise en cause."

Le détenu corse devrait se constituer partie civile, a indiqué son avocat auprès de BFMTV.

Un état de santé "stationnaire"

Selon deux sources proches du dossier, l'agresseur, un Camerounais de 36 ans serait un "jihadiste". Interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains, il avait été remis à la France deux ans plus tard. Condamné en avril 2016, il purgeait une peine de neuf années d'emprisonnement pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme".

À cette heure, l'état du détenu corse est toujours considéré comme "critique", mais qualifié de "stationnaire" par son avocat, a appris BFMTV.

"Nous allons faire tout ce qu'il faut évidemment pour que la vérité soit faite", a promis sur France Inter le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.

Yvan Colonna, condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, a été victime mercredi "d'une strangulation à mains nues puis d'un étouffement" pendant qu'il faisait de la musculation seul, selon le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau.

Mélanie Bertrand avec C.B. et J.D. avec AFP