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Police-Justice

Jeune homme tué par un policier à Marseille: une marche blanche pour demander "la vérité"

Âgé de 19 ans, Souheil El Khalfaoui a été tué par balle par un policier lors d'un contrôle routier mercredi dernier. 300 personnes ont défilé à Marseille ce mercredi soir.

Quelque 300 personnes ont défilé mercredi soir à Marseille dans le silence et le recueillement pour demander "la vérité" sur la mort de Souheil, jeune homme tué par le tir d'un policier lors d'un contrôle.

"Policiers et citoyens tous égaux devant la justice", "De nombreux témoignages contredisent la thèse de la légitime défense", "Vérité sur la gestion des premiers secours": derrière ces banderoles, famille, voisins et amis vêtus de tee-shirt avec le portrait du jeune homme décédé, ont observé une minute de silence sur le Vieux-Port avant de se rendre dans le calme devant la préfecture de police.

"Les témoignages des riverains et des passants sont très troublants à plus d'un titre et contredisent la version officielle des faits", a déclaré au micro Issam El Khalfaoui, le père du jeune homme.

Tué par balle lors d'un contrôle routier

Le 4 août, son fils Souheil El Khalfaoui, 19 ans, a été tué par balle par un policier au cours d'un contrôle routier auquel il tentait d'échapper, dans le quartier de la Belle-de-Mai, avait indiqué au lendemain des faits une source policière.

Selon cette même source, le jeune conducteur se trouvait dans son véhicule en stationnement quand des policiers s'étaient approchés pour le contrôler, mais avait fait une marche arrière et percuté un policier.

Cette source policière avait affirmé qu'alors que le jeune homme faisait une nouvelle manoeuvre pour repartir, un gardien de la paix avait fait usage de son arme au niveau de la portière l'atteignant mortellement. Ce contrôle avait été effectué au lendemain d'un premier contrôle auquel il avait refusé d'obtempérer, selon cette même source.

"D'après les dires concordants de plusieurs témoins oculaires, Souheil et son ami (qui était sur le siège passager, NDLR) ne se sont pas montrés agressifs vis-à-vis des policiers", "d'après les dires concordants de plusieurs témoins oculaires, confirmés par leurs enregistrements vidéos, Souheil n'a pas tenté de repartir avant le tir", a égrené au micro son père.

Deux enquêtes ouvertes

Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes. La première, pour "homicide volontaire", confiée à l'Inspection générale de la police nationale. Elle vise "le décès du jeune conducteur" et a pour objet de "déterminer les conditions de l'ouverture du feu par un des policiers alors qu'un de ses collègues se trouvait heurté par le véhicule et projeté au sol", avait indiqué la procureure de Marseille Dominique Laurens.

La seconde, confiée à la police judiciaire porte "sur les conditions dans lesquelles le jeune homme décédé" a utilisé son véhicule "à l'encontre des policiers procédant au contrôle".

"Mon fils avait déjà eu affaire à la police et à la justice dans ses errements d'adolescent en souffrance (...) mais rien de tout cela n'amoindrit le respect dû à la vie", a souligné son père demandant à la "justice d'effectuer son travail en toute rigueur et transparence".

M.L. avec AFP