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Police-Justice

Jacqueline Veyrac: la vengeance d'un ex-employé aurait motivé le rapt

Neuf personnes se trouvent ce vendredi en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur le rapt de Jacqueline Veyrac, la propriétaire du Grand-Hôtel de Cannes, survenu à Nice. L'hypothèse privilégiée porte sur la vengeance d'un ex-employé.

Un restaurant luxueux surplombant la baie des Anges, le port de Nice et la Méditerranée qui se perd dans l'horizon. C'est dans ce décor féerique que se serait fomenté l'enlèvement avorté de Jacqueline Veyrac. Quatre jours après le rapt de la propriétaire du Grand Hôtel de Cannes, et deux jours après que la septuagénaire millionnaire a été découverte saine et sauve dans le coffre d'un véhicule dans une rue niçoise, neuf personnes sont actuellement en garde à vue dans les locaux de la police judiciaire de Nice.

Les soupçons des policiers se portent plus particulièrement sur l'un des suspects, Giuseppe S.. Les enquêteurs pensent qu'il pourrait avoir participé à cet enlèvement, voir en avoir été le commanditaire. Etait-il seul à la manoeuvre? A-t-il été embauché par quelqu'un d'autre? Surtout pourquoi cet homme a-t-il ciblé Jacqueline Veyrac? Une piste: la vengeance. En garde à vue, certains suspects ont assuré que l'Italien était informé du projet. Ce dernier nie toute implication mais reconnait un contentieux financier.

Un ex-paparazzi reconverti en détective

Cet Italien originaire de Turin n'est autre que l'ancien gérant du restaurant La Réserve, qui appartient désormais à Jacqueline Veyrac. En 2008, Giuseppe S. a repris la gestion de l'établissement, auréolé d'une étoile au prestigieux guide Michelin. Il met toutes les chances de son côté en s'associant avec un chef étoilé finlandais. Mais l'aventure tourne court. En 2009, La Réserve est placée en liquidation judiciaire et Jacqueline Veyrac reprend la gestion du lieu. Une situation que l'Italien n'aurait pas supporté, estimant notamment que la famille lui doit encore de l'argent.

Guiseppe S. n'a rien d'un professionnel du grand banditisme. Plus proches des Pieds Nickelés que des bandits de haut vol, les huit autres suspects dans cette affaire ne semblent pas non plus appartenir au milieu. Parmi eux, un ancien paparazzi, reconverti comme détective privé, surnommé Tintin. Ce dernier s'est notamment fait connaître pour des clichés de Brad Pitt et Angelina Jolie, encore en couple à l'époque. Des photos obtenues de manière rocambolesque.

Les enquêteurs de la police judiciaire de Nice sont remontés jusqu'à lui après la découverte d'une balise sous la voiture de Jacqueline Veyrac que le détective aurait déposé. S'agissait-il d'une simple surveillance? L'ancien paparazzi savait-il à quoi servirait cette balise? Autre élément: ce fameux Tintin a été aperçu avec un ancien cuisinier de La Réserve. La garde à vue de ces neuf suspects devrait être prolonger et pourrait durer jusqu'à 96 heures, la durée maximale dans les affaires commises en bande organisée.

Justine Chevalier