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Police-Justice

Jacqueline Sauvage veut "embrasser et remercier" François Hollande

Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de Jacqueline Sauvage.

Me Nathalie Tomasini, l'une des avocates de Jacqueline Sauvage. - Capture BFMTV

Graciée par François Hollande, Jacqueline Sauvage aspire à du repos et à de la quiétude. Son avocate, Me Tomasini, salue la décision du président qu'elle qualifie de "vraiment humaine".

Jacqueline Sauvage est "folle de joie". La sexagénaire a passé sa première nuit en liberté depuis quatre ans aux côtés des siens après avoir quitté la prison de Réau, en Seine-et-Marne, mercredi soir. "Pour l’instant son projet, c’est rester en famille, profiter des siens, rapporte Me Nathalie Tomasini, l'une de ses avocates. Elle en a tellement rêvé. Elle avait tous ses petits-enfants autour d’elle, elle avait ses filles."

L'avocate, invitée jeudi de BFMTV, a pu joindre brièvement Jacqueline Sauvage. "On n’a pas beaucoup parlé, on a pleuré, on a ri, on a crié, confie Me Tomasini. La seule chose qu’elle a pu me confier c’est qu’elle allait aller se recueillir sur la tombe de son fils." Indiquant vouloir "respecter ce moment d'intimité avec les siens", le conseil, qui a défendu Jacqueline Sauvage avec sa consoeur Me Janine Bonaggiunta, rencontrera "plus tard" sa cliente.

"On sait qu’on va se serrer dans les bras, qu’on va peut-être boire une petite coupe de champagne", livre-t-elle.

"Le seul qui l'a écouté"

Jacqueline Sauvage a une autre personne qu'elle souhaiterait rencontrer: François Hollande. Le président de la République lui a accordé une grâce totale impliquant une libération immédiate. "Elle veut l’embrasser, elle veut le remercier, poursuit Me Tomasini. Depuis la première grâce, elle y tient vraiment. Elle pense que c’est le seul qui l’a vraiment comprise, qui l’a vraiment écoutée."

En janvier dernier, le chef de l'Etat avait accordé une grâce partielle à Jacqueline Sauvage lui permettant de déposer immédiatement une demande de libération anticipée. "Je crois que François Hollande dans la cohérence de la première grâce s’est rendu compte que cette grâce partielle avait desservi Jacqueline Sauvage. Il devait compter sur les tribunaux d’application des peines pour la faire sortir (...)".

"Je l’ai vu, François Hollande, lorsqu’il a reçu les filles à l’Elysée, lorsqu’il a regardé les filles, qui les a écoutées, qui leur a pris le bras, relate l'avocate. Cet homme ne pouvait pas décemment ne pas libérer Jacqueline Sauvage."

"Plus bel épilogue"

Saluant une décision "vraiment humaine" de l'Elysée, l'avocate regrette les décisions de justice qui ont été prises dans cette affaire. "Les deux décisions qui sont les plus critiquables et les plus incompréhensibles ce sont celles du tribunal d’application de Melun et de la cour d’appel de Paris", estime-t-elle. Malgré un dossier comprenant un projet de vie en cas de libération anticipée, les deux instances ont à chaque fois constaté une absence d'introspection de la part de l'intéressée.

Pour l'avocate, Jacqueline sauvage s'est retrouvée au coeur d'un bras de fer entre le monde judiciaire et l'exécutif, entre l'Elysée accordant à la condamnée la possibilité de demander une libération anticipée et une justice estimant que cette demande était trop précoce. "Ça a été un très long combat à tout point de vue, détaille Me Tomasini. Ça a été un combat judiciaire, ça a été un combat psychologique. Elle a espéré plus d’une fois, elle a été déçue plus d’une fois et là ça l’a pris par surprise. Cette libération totale c’est le plus bel épilogue."

Et de conclure: "Elle est libre et vraiment libre."

J.C.