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Police-Justice

"J'étais effondrée": la mère de Samara se dit "choquée" par le rapport qui ne retient pas le harcèlement scolaire

Ce mardi, l'enquête administrative, commandée par la ministre de l'Éducation nationale après l'agression de Samara à Montpellier, n'a pas identifié de "situation de harcèlement scolaire".

"C'est quoi la définition de harcèlement?", s'interroge sur BFMTV Hassiba, la mère de la jeune Samara, agressée par plusieurs élèves devant son collège de Montpellier le 2 avril. Ce mardi 30 avril, une enquête administrative lancée par le ministère de l'Éducation nationale a estimé ne pas pouvoir "établir objectivement une situation de harcèlement scolaire à l’encontre" de la collégienne.

"J'ai été très choquée de découvrir tout ça", confie la mère de l'adolescente de 13 ans.

"Je n'ai pas compris. Il faudrait qu'on m'explique à quoi correspond l'histoire de ma fille: les coups, les insultes, les crachats...", ajoute-t-elle.

"Aucun manquement fautif"

Après l'agression de Samara, qui l'a plongée dans le coma pendant plus d'une journée, ses proches avaient pointé du doigt le harcèlement que subissait la collégienne dans son établissement. Sa mère a mis en cause le manque de réactivité du collège à ce sujet, provoquant la colère et une grève des enseignants qui se jugeaient par ailleurs insuffisamment soutenus par la ministre.

L'enquête publiée ce mardi n'a pas permis d'identifier un "climat global humiliant et agressif parmi les élèves". "La mission n'a relevé aucun manquement fautif de la part du personnel de l'établissement", est-il également écrit dans le rapport.

"J'ai été vraiment effondrée", confie Hassiba.

"C'est comme si tout ce que ma fille a vécu n'avait jamais existé", complète-t-elle.

"Elle n'est encore pas défendue"

"Hier, quand (Samara) a vu qu'encore on ne la croyait pas, c'était pour elle une double peine", poursuit la mère de l'adolescente. "Même après avoir été agressée, elle n'est encore pas entendue et défendue", déplore-t-elle.

Hassiba se dit ainsi "écœurée". "On essaie de la faire passer pour la méchante alors qu'elle a été victime d'une agression et de harcèlement dans le collège", ajoute-t-elle.

Concernant les faits signalés par sa mère avant l'agression, le rapport de l'enquête administrative explique que chacune des situations a donné lieu à des entretiens, mais que la collégienne n'a jamais nommé ses harceleurs et a à chaque fois estimé que les faits étaient réglés.

Le document fait par ailleurs mention d'une précédente agression physique, le 27 mars, tout en soulignant avoir "peu d'éléments" et "que ceux que l’enquête judiciaire pourra recueillir seront éclairant".

"Elle est mal"

"Chaque victime est différente, certains n'arrivent pas à en parler", défend ce mercredi Hassiba, qui estime que sa fille ne parlait pas vraiment du harcèlement qu'elle subissait "parce qu'elle n'était pas à l'origine de ce qu'il se passait".

En outre, "l'an dernier (Samara) en parlait, elle disait qu'elle en avait marre, mais une fois qu'on la croyait plus, elle a arrêté d'en parler car personne ne l'entendait", raconte sa mère.

Hassiba explique qu'aujourd'hui, la jeune fille de 13 ans est déscolarisée et "isolée", n'ayant plus qu'une seule copine avec qui elle communique. "Elle est mal", conclut sa mère.

De son côté, l'avocat d'une suspecte dans l'agression de Samara estime que "le résultat de ce rapport est sans surprise" et "correspond à ce que l'on (dit) depuis le début". Il répète que Samara "n'était pas victime de harcèlement" avant son agression.

Salomé Robles