BFMTV
Police-Justice

Injections illégales de botox: deux sœurs visées par 26 plaintes jugées ce jeudi

Visées par 26 plaintes, deux sœurs ayant pratiqué des injections illégales comparaissent devant le tribunal judiciaire de Valenciennes à partir de ce jeudi.

Une pratique très populaire sur les réseaux sociaux devant la justice. Deux sœurs ayant pratiqué des injections illégales dans le Nord, le Pas-de-Calais et en région parisienne, comparaissent devant le tribunal judiciaire de Valenciennes à partir de ce jeudi. Une affaire qui aurait fait au moins 600 victimes, dont 26 ont déposé plainte.

Les deux suspectes ont été arrêtées le 12 juillet après une enquête de la section de recherche de Lille, dans le cadre d'une "veille numérique" sur le thème de ces injections illégales.

Les gendarmes avaient d'abord détecté en mars "deux comptes Instagram et Snapchat particulièrement actifs" sous le pseudonyme de "Doctor Lougayne". Derrière ces comptes, deux sœurs de 26 et 22 ans qui organisaient des "sessions d’injections" dans "toute la France, dans des appartements ou des salons d’esthétiques loués pour l’occasion ou même à domicile".

Elles sont arrêtées une première fois en mai à Valenciennes après "des injections sur plusieurs clientes, pour des tarifs allant de 200 à 400 euros", rapporte à l'époque la gendarmerie. Les enquêteurs retrouvent sur les lieux "une centaine de seringues et de fioles d'acide hyaluronique et de botox, pour la plupart d'origine étrangère", dont certaines sont périmées.

D'autres produits sont saisis lors de la perquisition au domicile, ainsi que "plus de 14.000 euros en liquide", deux véhicules haut-de-gamme et des objets de luxe. Les deux suspectes sont alors laissées libres, le temps de diffuser un appel à victimes et d'analyser les produits, dans lesquels est détecté un taux de bactéries jusqu'à "cinquante fois supérieur aux seuils maximum autorisés".

Elles sont à nouveau placées en garde à vue le 12 juillet, notamment pour "exercice illégal de la profession de médecin", "escroquerie" et "mise en danger de la vie d'autrui"."Certaines victimes présentent des complications graves ayant nécessité la réalisation d’opérations chirurgicales (infections, inflammations, nécroses)", expliquait en juillet un communiqué de la gendarmerie. Victime de ces faux docteurs, contactés via Snapchat, une femme de 40 ans explique ce jeudi sur BFMTV avoir souffert le soir même de l'injection.

"Je n'arrivais pas à lever mon œil gauche. Mon visage était tout étiré (...) J'avais des boutons sur mon corps", témoigne-t-elle.

"Si les produits sont contaminés bactériologiquement, on peut avoir des nécroses ou des septicémies. Il y a des jeunes femmes qui ont atterri en réanimation", confirme sur notre antenne Catherine Bergeret, docteure en chirurgie esthétique.

Grâce à cette activité, les deux sœurs auraient réalisé plus de 120.000 euros de bénéfices.

François Blanchard