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Police-Justice

Inhumation refusée à Champlan: l'association maintient sa version

Le maire de Champlan et l'association ont deux versions différentes des faits.

Le maire de Champlan et l'association ont deux versions différentes des faits. - Capture Google Street View

Le maire de Champlan a nié avoir refusé d'enterrer un bébé rom dans le cimetière municipal. Mais une association veut saisir le Défenseur des droits.

L'ASEFRR, association de soutien aux Roms qui affirme que le maire de Champlan a refusé l'inhumation d'un bébé rom au cimetière municipal. Malgré les dénégations de ce dernier, elle "maintient" ses accusations et compte saisir le Défenseur des droits, a affirmé son président dimanche à l'AFP.

"On maintient notre version, bien évidemment", a déclaré Loïc Gandais, président de l'Association de solidarité en Essonne avec les familles roumaines et roms (ASEFRR). "On va demander solennellement à M. Toubon (le Défenseur des droits) de faire toute la lumière qu'il souhaite sur cette affaire qui devient brûlante", a-t-il ajouté.

Jacques Toubon, qui s'est dit dimanche matin sur France Inter "bouleversé" par cette affaire, a déjà fait savoir qu'il pourrait se saisir de ce dossier.

Des déclarations "pas convaincantes"

Selon l'ASEFRR, Christian Leclerc, le maire (divers droite) de Champlan, s'est opposé à l'inhumation dans le cimetière de sa ville de Maria Francesca, une petite fille rom de deux mois et demi décédée dans la nuit du 25 au 26 décembre d'une mort subite du nourrisson.

L'édile aurait "prétexté", via ses services, auprès de l'entreprise de pompes funèbres "que la mort" du bébé "avait été déclarée à Corbeil-Essonnes". "C'est du racisme, de la xénophobie et de la stigmatisation", avait estimé samedi Loïc Gandais.

Mais le maire a nié dimanche avoir pris une telle décision. Sa réponse pourrait, selon lui, avoir été mal interprétée par les services de la ville. "Il y a eu une erreur de compréhension dans la chaîne de décision entre ce qu'ils pouvaient faire et ne pas faire", a affirmé Christian Leclerc.

"Les déclarations du maire ne sont pas convaincantes", a rétorqué Loïc Gandais. "Quand on va dans l'entêtement, c'est difficile de revenir", a-t-il poursuivi.

La petite fille sera finalement enterrée lundi à Wissous, après une cérémonie religieuse dans la matinée à Massy, deux autres communes de l'Essonne.

A. D. avec AFP