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Police-Justice

"Il n'y a pas de fautif": le chef du Samu des Deux-Sèvres rejette toute entrave aux secours à Sainte-Soline

Alors qu'une conversation entre les secours et un médecin accompagné d'une avocate de la Ligue des droits de l'Homme met en cause le délai d'intervention du Samu pour prendre en charge un manifestant de Sainte-Soline, le responsable du Samu des Deux-Sèvres a assuré que les forces de l'ordre n'ont pas sciemment empêché ses équipes d'intervenir.

Le chef du Samu des Deux-Sèvres sort du silence. Après les violents affrontements qui ont éclaté samedi à Sainte-Soline lors d'un rassemblement interdit contre les méga-bassines, la polémique ne faiblit pas sur le délai d'intervention des secours.

Des élus et des observateurs de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), présents sur les lieux, ont dénoncé "plusieurs cas d'entraves par les forces de l'ordre à l'intervention des secours", en particulier sur une situation d'urgence vitale, celle d'un manifestant grièvement blessé à la tête, toujours entre la vie et la mort mercredi.

Une "discussion" et pas d'"autorité"

Ce mercredi après-midi sur BFMTV, le chef du Samu de Niort a dit ne pas avoir été entravé, reprenant la version développée plus tôt par la préfète du département.

"Je dirais qu'il n'y a pas de fautif. Il y a une organisation qu'il faut mettre en place, il y a une manière de pouvoir faire les choses et les gens ont essayé de les faire au mieux", a-t-il déclaré sur notre antenne.

Le professionnel de santé a expliqué que le délai d'intervention pouvait être rallongé par une "discussion" entre les soignants et la police afin de juger de la dangerosité de la zone, mais il a insisté sur l'absence d'"autorité" entre le commandement de la préfecture de police et le Samu.

Il a notamment expliqué qu'il avait pour objectif premier de protéger ses équipes dans un contexte violent. "Si mon médecin est blessé, il ne peut plus soigner", a-t-il ajouté.

Il a tout de même reconnu qu'en entendant l'enregistrement "brut" de la conversation publié mardi soir par Le Monde, "ça parait étonnant".

Deux plaintes pour "entrave"

Cette version n'est pas au goût des familles de deux manifestants gravement blessés, toujours dans le coma.

La mère de Mickaël, 34 ans, a annoncé à BFMTV qu'elle a déposé plainte au parquet de Rennes pour "tentative de meurtre", "entrave aux secours" et "divulgation de fichiers secrets".

Ce recours s'ajoute à celui entamé la veille par la famille d'un autre manifestant grièvement blessé lors de la manifestation. Sa famille a porté plainte pour les mêmes motifs: "tentative de meurtre" et "entrave aux secours".

Mathias Tesson avec T.P. et AFP