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Police-Justice

Féminicide: un homme écope de 30 ans de réclusion pour le meurtre de sa compagne à Perpignan

Le tribunal de Perpignan - Image d'illustration

Le tribunal de Perpignan - Image d'illustration - Google StreetView

Le condamné avait tué sa compagne de plusieurs coups de couteau en juillet 2019, en présence de l'un des enfants de la victime.

Un homme de 44 ans a été condamné à trente ans de réclusion criminelle ce vendredi à Perpignan pour avoir tué sa compagne à coups de couteau en juillet 2019, en présence d'un enfant de la victime alors âgé de neuf ans. L'accusé a également été déchu de ses droits parentaux concernant les deux enfants du couple, âgés de 17 mois et deux ans et demi au moment des faits.

Le soir du 5 juillet 2019, il ouvre sa fenêtre pour dire à un voisin qu'il vient de tuer sa femme et lui demande d'appeler la police. S'ensuit une bagarre entre les deux hommes. Le voisin témoignera avoir tenté d'intervenir pour sauver la victime de 32 ans "en train de suffoquer". Il en est empêché par l'accusé, qui s'enferme ensuite chez lui.

Ce voisin a expliqué mercredi à la barre qu'il avait tenté de le convaincre d'"au moins de le laisser récupérer les enfants".

"Je m'en suis voulu. Si j'y étais allé deux minutes plus tôt... Et je me suis senti mal pendant des mois parce que s'il m'avait laissé faire, j'aurais pu essayer de l'aider, de lui faire des points de compression. Mais lui, il voulait qu'elle meure", a poursuivi ce trentenaire.

Des addictions à l'alcool et à la drogue

Sur les lieux, les policiers découvrent, baignant dans une mare de sang, le corps sans vie de la jeune femme, qui a succombé à trois coups de couteau au thorax. Les deux enfants du couple dormaient dans une chambre. Mais l'un des deux autres enfants de la victime, nés d'une précédente union, a entrevu la scène depuis une pièce voisine, par un espace laissé par une cloison de fortune faisant office de porte.

"Ce n'est pas de ta faute, c'est entièrement de ma faute, même maman elle n'y est pour rien", a déclaré l'accusé en s'adressant à l'aîné de la fratrie. L'homme était alors au chômage après plusieurs petits boulots. Il a reconnu des addictions à la drogue et à l'alcool, qu'il avait consommés le soir du drame.

"J'étais un connard, j'étais un gamin, je suis vraiment, vraiment désolé", avait-il déclaré au premier jour du procès mardi, en demandant "pardon".

Ses avocats, Mes Ilham Ouardi et Gérald Brivet-Galaup ont appelé la cour à "de la nuance", plaidant qu'"on ne peut pas considérer que ce monsieur serait dénué de toute humanité".

Les jurés ont intégralement suivi les réquisitions de l'avocate générale dans cette affaire de "meurtre aggravé par conjoint". Les avocats de la défense n'ont pour l'heure pas fait appel du verdict.

E.F. avec AFP