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Police-Justice

"En guerre" contre des "nuisibles": ce communiqué de deux syndicats de police indigne

Un badge de la police sur une veste (photo d'illustration)

Un badge de la police sur une veste (photo d'illustration) - Geoffroy Van der Hasselt / AFP

Alliance et Unsa-Police se sont insurgés contre des "hordes sauvages" après les émeutes de ces dernières nuits. Leur violent communiqué a provoqué colère et indignation.

"Maintenant ça suffit". Les syndicats Alliance et Unsa-Police, majoritaires dans la police nationale, ont dénoncé ce vendredi dans un violent communiqué au vocabulaire guerrier les violences de ces dernières nuits, conséquences de la mort de Nahel, tué à Nanterre par un tir de police lors d'un contrôle routier.

"Face à ces hordes sauvages, demander le calme ne suffit plus, il faut l'imposer!", s'insurgent les deux syndicats.

Alliance et Unsa-Police appellent également à "rétablir l'ordre républicain et mettre les interpellés hors d'état de nuire". Il s'agit, selon eux, des "seuls signaux politiques à donner".

"L'heure n'est pas à l'action syndicale mais au combat contre ces 'nuisibles'", martèlent également les syndicats en critiquant le gouvernement. "Se soumettre, capituler et leur faire plaisir en déposant les armes ne sont pas les solutions au regard de la gravité de la situation", est-il écrit dans le communiqué.

Les policiers "prendront leurs responsabilités"

Unsa-Police et Alliance insistent aussi pour le rétablissement "au plus vite" de l'"État de droit" avant de déplorer cette "chienlit" qu'ils subissent "depuis des décennies" et qu'ils revivront selon eux, une fois le calme revenu.

"Aujourd'hui les policiers sont au combat car nous sommes en guerre", insistent les policiers.

Ils mettent enfin en garde le gouvernement et expliquent qu'ils "prendront leurs responsabilités" "sans mesures concrètes de protection juridique", de "réponse pénale adaptée" ou encore de "moyens conséquents apportés".

Des mots "inquiétants et insupportables"

Ce violent communiqué n'a pas manqué de faire réagir. À commencer par d'autres branches du syndicat Unsa qui se sont désolidarisées du communiqué. Frédéric Marchand, secrétaire général de l'Unsa-Éducation, a par exemple condamné des mots "inquiétants et insupportables".

Surtout, Laurent Escur, le secrétaire général du syndicat a lui aussi dénoncé la violence des propos:

"La défense catégorielle d'une profession, même sincère, n'autorise pas à déroger par les mots aux valeurs qui font notre République et qui fondent l'Unsa", a-t-il souligné sur Twitter.

Un appel à "la guerre civile"

La classe politique de gauche s'est elle aussi indignée. Jean-Luc Mélenchon, notamment, selon qui "les 'syndicats' qui appellent à la guerre civile doivent apprendre à se taire".

Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, s'est quant à elle interrogée:

"Maintenant c'est bon on peut dire qu'il y a un problème structurel dans la police?"

La cheffe de file des écologistes a aussi rejoint Jean-Luc Mélenchon en estimant comme lui que ce texte constituait un "appel à la guerre civile".

Lola Dhers