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Police-Justice

Dieudonné: le procureur requiert 30.000 euros d'amende contre lui

Dieudonné, lors d'un spectacle en janvier 2012.

Dieudonné, lors d'un spectacle en janvier 2012. - Patrick Kovarik - AFP

Le polémiste controversé était jugé pour avoir évoqué les chambres à gaz et le journaliste Patrick Cohen sur scène.

Dieudonné était jugé mercredi par le tribunal correctionnel de Paris pour provocation à la haine raciale. Le procureur a requis 300 jours-amende à 100 euros contre lui, soit 30.000 euros au total.

Il était poursuivi pour des propos tenus à l'encontre de Patrick Cohen, journaliste à France Inter, et d'autres propos controversés durant un show, qui avaient déclenché le processus d'interdiction de son spectacle il y a un an.

Echange sur les chambres à gaz

Tout était parti d'un reportage diffusé en décembre 2013 par France 2, dans lequel était repris un extrait de son spectacle "Le Mur". "Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire sa valise. Quand je l'entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz... Dommage."

Dieudonné s'en prenait depuis plusieurs mois au journaliste de Radio France, qui avait publiquement assuré qu'il n'inviterait jamais le polémiste et égratigné des confrères refusant d'envisager un tel boycott.

Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour "incitation à la haine raciale" sur les propos antisémites visant Patrick Cohen. Le journaliste ne s'est pas constitué partie civile. Selon l'avocat du polémiste controversé, Me Sanjay Mirabeau, la sortie de Dieudonné relevait avant tout "d'un échange, vif certes, mais un échange" à distance avec le journaliste.

Habitué des prétoires

Dieudonné M'bala M'bala, 48 ans, est un habitué des prétoires, avec plusieurs condamnations à des peines d'amende pour ses propos controversés. Vendredi, il a d'ailleurs été condamné à 6.000 euros d'amende pour avoir lancé sur internet fin 2013 un appel aux dons pour payer de précédentes amendes.

Et il est toujours sous le coup de plusieurs procédures judiciaires. La dernière, pour apologie du terrorisme, lui vaut d'être convoqué devant le tribunal correctionnel de Paris le 4 février. En cause, un message posté sur sa page Facebook dans lequel il écrivait "je me sens Charlie Coulibaly", en référence à l'un des auteurs des attentats meurtriers de Paris, qui a tué quatre Juifs dans un supermarché casher ainsi qu'une policière municipale. Il a également été mis en examen en juillet pour fraude fiscale, blanchiment et abus de biens sociaux.

A. G. avec AFP