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Police-Justice

Crash sur un foyer pour handicapés: "Le pilote ne pouvait réagir autrement"

Les lieux du crash, mercredi soir, à Vouvray.

Les lieux du crash, mercredi soir, à Vouvray. - Guillaume Souvant - AFP

Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l'accident mortel qui s'est produit mercredi soir, lorsqu'un avion militaire s'est écrasé sur un foyer pour handicapés à Vouvray, près de Tours.

Au lendemain de l'accident mortel causé par le crash d'un avion militaire sur un foyer pour handicapés, à Vouvray, près de Tours, le colonel Cyrille Duvivier, commandant de la base aérienne 705, a exprimé sa tristesse. "Nos pensées vont vers les proches de Denis (pensionnaire du foyer tué dans l'accident, ndlr) et les autres résidents de ce centre. L'équipage est traumatisé par les conséquences de ce drame", a témoigné le gradé lors d'un point presse.

"La fatalité en a voulu autrement"

D'après les premiers éléments de l'enquête, une avarie mécanique est à l'origine du crash, qui s'est produit juste après le décollage de la base 705, vers 17h30. L'avion, un Alpha Jet pourtant en parfait état de marche selon des contrôles récents, était piloté par un élève-militaire, assisté de son formateur.

"Quand il a été confronté à cet incident technique, l'équipage a parfaitement réagi en s'écartant de l'agglomération de Tours et en visant une zone semblant inhabitée dans l'état de demi-pénombre qui régnait à ce moment-là. Malheureusement, la fatalité en a voulu autrement. L'enquête précisera tout cela, mais je pense que l'équipage a fait de son mieux et a pris la bonne décision. Il ne pouvait pas réagir autrement", a poursuivi le colonel Duvivier.

Les survivants traumatisés

Dix-neuf personnes se trouvaient dans le foyer de vie pour handicapés. Un résident de 63 ans a été tué, cinq autres ont été blessés. L'équipage, lui, a pu s'extraire à temps de l'avion avant le crash. Benoît Gaudry, agent de maîtrise, effectuait une réparation de la voirie devant le foyer quand l'accident s'est produit. "J'ai vu une grosse boule de feu, une explosion. Le toit était détruit. Un feu a pris à l'intérieur du bâtiment, donc on a cassé des vitres pour évacuer les résidents", raconte-t-il à BFMTV. 

Les pensionnaires, eux, sont tous le choc. "Ce sont des personnes lourdement handicapées, avec peu de communication verbale et de motricité, donc l'analyse du traumatisme est compliquée à évaluer, mais il est certain. Ce que l'on veut aujourd'hui, c'est de la transparence, pour comprendre comment cela a pu arriver", témoigne de son côté Yves Haudimont, responsable dans le centre. 

Les ministères de la Défense, de l'Intérieur et des Affaires sociales ont réclamé une enquête en urgence au Bureau enquête accidents défense (BEAD). La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a exigé de son côté une "transparence absolue". "Nous allons analyser toutes les pièces retrouvées pour comprendre. C'est notre objectif. Si on trouve un élément qui n'est pas isolé, et qui peut éventuellement se reproduire, nous ferons en sorte que ça ne puisse pas se reproduire", a conclu le général Bruno Caitucoli, du BEAD. 

Sujet vidéo: Marine Hay, Guillaume Hoair et Frédérique Boisseau