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Police-Justice

Cordistes morts dans un silo à sucre: les entreprises condamnées à une forte amende

Palais de justice de Tulles, en novembre 2018 (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Palais de justice de Tulles, en novembre 2018 (PHOTO D'ILLUSTRATION). - GEORGES GOBET / AFP

Les deux entreprises ont été reconnues coupables de la mort de deux cordistes en 2012. Des erreurs de procédure et de sécurité avaient été pointées du doigt.

Les sociétés Cristal Union et Carrard Services ont été condamnés vendredi par le tribunal correctionnel de Reims à 100.000 euros d'amende chacune pour "homicide" et "blessures involontaires", sept ans après le décès de deux cordistes ensevelis dans un silo à sucre à Bazancourt (Marne), a annoncé Sébastien Busy, avocat d'une des familles des victimes, ce vendredi.

L'entreprise de nettoyage Carrard Services et la coopérative Cristal Union ont aussi été condamnés à publier le jugement dans le quotidien Les Échos et l'hebdomadaire Le Moniteur ainsi qu'au siège de chaque société. Le tribunal a également ordonné le placement sous surveillance judiciaire pendant deux ans des deux entreprises.

En plus, les responsables des deux sociétés ont été déclarés coupables et condamnés à six mois de prison avec sursis et 15.000 euros d'amende chacun. 

Ensevelis sous des tonnes de sucre

Le 13 mars 2012, deux ouvriers de 23 et 33 ans, des intérimaires employés par Carrard Services, étaient décédés ensevelis sous des tonnes de sucre après avoir chuté dans un silo de la sucrerie Cristal Union à Bazancourt. 

Ils devaient nettoyer le silo n°4, le plus important du site (53 mètres de haut, 25.000 tonnes de capacité de stockage) en écrêtant les amas de sucre cristallisé. Pour cela ils devaient d'abord dégager une trappe latérale située à 7 mètres, un imprévu au cahier des charges.

Erreurs de procédure

Lors de l'audience le 11 janvier, Cristal Union et Carrard services, à travers leurs représentants légaux et leurs chefs d'établissement, devaient répondre d'homicide et de blessures involontaires "par la violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence dans le cadre du travail".

À la barre, les conclusions de l'inspectrice du travail avaient pointé d'importantes erreurs de procédure et de respect des règles de sécurité.

Avec AFP