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Police-Justice

Ouvriers ensevelis dans un silo de sucre : témoignages

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Au lendemain de l’accident qui a coûté la vie à deux ouvriers ensevelis dans un silo de la sucrerie Cristal Union, la stupeur règne toujours sur le site de Bazancourt (Marne). Le directeur et un ami d'une des victimes témoignent après ce drame qui reste encore inexpliqué.

Deux hommes de 23 et 34 ans sont morts hier mardi ensevelis dans un silo de sucre qu’ils nettoyaient. Le drame s’est produit à la sucrerie Cristal Union de Bazancourt, dans la Marne, mais les deux techniciens intervenaient pour une société extérieure. Un troisième homme, tombé lui aussi, a réussi à s’extirper du sucre avant d’être enseveli.

« Ils étaient encordés, en rappel dans les silos »

Michel Mangion, directeur du site de Bazancourt de la sucrerie Cristal Union, explique les circonstances de l’accident : « L’intervention avait lieu dans le silo : il s’agissait de le vidanger pour ensuite le nettoyer de fond en comble. Il restait un fond de plusieurs mètres de sucre. Quand on est en fond de silo, le sucre se compacte et il y a des zones plus ou moins rigides. Là il y a eu un glissement qui les a ensevelis. Ils étaient encordés, en rappel dans les silos. Ces opérations sont extrêmement cadrées, il s’agit d’entreprises spécialisées. Je ne peux que malheureusement déplorer ce drame. »

« C’était un très bon technicien »

Nicolas était un ami d’une des deux victimes. Cordiste lui aussi, il ne comprend pas ce qui a pu se passer : « Notre ami Vincent qui est décédé était formé, c’était un très bon technicien cordiste. Il avait 34 ans, dont une quinzaine en escalade, spéléologie et travaux sur corde. Il connaissait bien l’industrie, c’était son domaine privilégié donc il ne travaillait pas dans ce genre de cellule pour la première fois. Une fois qu’on est enseveli, même avec une corde, il faut un treuil et, si les gens étaient formés, des systèmes de palans pour faire sortir les corps. Il n’y a pas de risque zéro. On a des échos [d’autres accidents de ce genre], mais c’est très rare. »

La Rédaction, avec Claire Andrieux