BFMTV
Police-Justice

Bettencourt : Sarkozy ne "s'occupait pas" du financement de sa campagne

Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy - -

L'ancien président de la République a démenti face au juge bordelais, Jean-Michel Gentil, les soupçons qui pèsent sur lui dans l'affaire dite Bettencourt.

L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy a contesté tous les soupçons qui pesaient sur lui jeudi devant le juge d'instruction bordelais Jean-Michel Gentil et ses collègues en charge de l'instruction de l'affaire Bettencourt, selon des extraits de cette audition publiés samedi par Sud Ouest .

L'ancien chef de l'Etat affirme tour d'abord n'avoir eu que très peu de rapports avec le couple Bettencourt - André et Liliane - et leur gestionnaire de fortune Patrice de Maistre.

"En quinze ans je n’ai souvenir que d’un dîner chez les Bettencourt (...) avec ma femme Cécilia". "Je suis allé au domicile des Bettencourt une fois, le 24 février 2007 et j’ai reçu à sa demande Mme Bettencourt le 5 novembre 2008, une fois", ou encore : "J’ai découvert Patrice de Maistre le 5 novembre 2008".

Pourtant il n'a pas manqué d'évoquer des hommes politiques socialistes parmi les visiteurs récurrents d'André Bettencourt.

"Tenir des propos d'une telle vulgarité"

Il dément qu'elle ait pu lui dire la phrase citée par des témoins : "Je vous ai soutenu pour votre élection avec plaisir. Je continuerai à vous aider" : "Tenir des propos d’une telle vulgarité quand on vient voir le président de la République n'est pas imaginable".

Surtout, Nicolas Sarkozy a démenti avoir constaté lors de cet entretien un quelconque état de faiblesse chez l'héritière du groupe L'Oréal. "Elle n’est pas aidée pour parler, pour se lever. Elle ne bégaie pas. Elle est très bien habillée, soignée. Elle ne dit aucune invraisemblance".

Mais interrogé sur une phrase de la vieille dame, "De Maistre m’a dit que Sarkozy avait encore demandé de l’argent, j’ai dit oui", rapportée le 26 avril 2007 dans son journal par le photographe François-Marie Banier, il remarque que les experts font remonter la confusion mentale de la milliardaire à 2006 et que ces propos "ne peuvent être retenus contre moi de la part d'une personne qui n'a pas toute sa tête".

"Les Bettencourt ne m'ont jamais donné un sou"

A propos de du financement de la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy aurait fait preuve de beaucoup de distance face au Gentil selon le quotidien. "Je ne m’en occupe pas. Il y a un fossé infranchissable avec le candidat. Je ne fais aucun chèque, je ne règle aucune dépense et je ne reçois rien. Éric Woerth (ex-trésorier de campagne et ex-ministre, mis en examen comme M. de Maistre, ndlr) ne parle jamais de ces donateurs." Et de poursuivre : "Les Bettencourt ne m'ont jamais donné un sou et je ne leur ai jamais rien demandé".

"Depuis 36 ans de vie politique, c'est la première fois que je suis convoqué dans un cabinet d’instruction. C’est une épreuve (...) Je comprends votre démarche mais ce n’est pas facile. M’imaginer profiter de la faiblesse d’une vieille dame".

Finalement placé sous le statut de témoin assisté, Nicolas Sarkozy pourra être rénetendu par le magistrat bordelais. 

S.A.