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Police-Justice

Attentats du 13 novembre: le patron du Casa Nostra condamné à 10.000 euros d'amende

Personne n'avait perdu la vie lors de l'attaque du Casa Nostra.

Personne n'avait perdu la vie lors de l'attaque du Casa Nostra. - AFP

Dimitri Mohamadi a été reconnu coupable d'avoir vendu, à la presse britannique, les images de l'attaque des terroristes qui a eu lieu dans ce restaurant du XIe arrondissement.

A l'époque, les images avaient fait le tour du monde. Quelques jours après les attentats du 13 novembre, le Daily Mail, un tabloïd britannique, diffusait les images du commando terroriste s'en prenant aux clients du Casa Nostra. Ce mardi, le gérant de la pizzeria, ainsi que deux autres hommes, ont été condamnés pour avoir vendu la vidéo. Le premier a écopé d'une amende de 10.000 euros, les deux complices a 5.000 euros d'amende pour l'un, 1.500 euros d'amende avec sursis pour l'autre.

Le 18 novembre 2016, cinq jours après les attaques de Paris qui ont fait 130 morts, le Daily Mail diffusait des images terrifiantes, issues des caméras de vidéosurveillance. Dans ce lieu visé par l'un des commandos terroristes, personne n'a perdu la vie, notamment car l'arme d'un des terroriste s'est enrayée au moment de passer à l'acte. Trois clients ce soir-là, qui se sont reconnus sur la bande et n'ont pas réussi à obtenir le retrait de la vidéo auprès du quotidien britannique, avaient porté plainte. Une enquête avait alors été ouverte par le parquet de Paris.

"Elle a été obtenue sur fond de forte compétition entre les médias français et internationaux", s'était alors défendu la Daily Mail qui aurait acquis ces images pour 50.000 euros. Pourtant, Dimitri Mohamadi, le gérant du Cas Nostra, a répété à plusieurs reprises n'avoir touché aucune somme d'argent. Mais le 23 novembre 2015, Le Petit Journal, alors présenté par Yann Barthès, diffuse des images, tournées par le journaliste indépendant Djaffer Ait Aoudia, montrant la transaction.

Enrichissement personnel

L'un de ses complices, un "cousin" qui a joué le rôle d'intermédiaire, avait reconnu avoir touché 6.000 euros, tout en mettant en cause un journaliste présent lors du "deal" où l'on voyait un homme, présenté comme le restaurateur, commenter la vidéo de l'attaque. Un autre homme, qui a eu pour rôle de "hacker" la vidéo cryptée par la police, a empoché 1.000 euros. Au cours de l'audience, en avril dernier, Dimitri Mohamadi a répété ne pas avoir profité d'enrichissement personnel. 

"Cette affaire est très lourde pour moi", a affirmé le gérant au cours du procès. Attablé à sa terrasse le 13 novembre, il était parti une bonne demi-heure avant la fusillade. "J’avais froid, cela m’a sauvé la vie."

Pour son avocat Jeffrey Schinazi, ce dossier est "un exorcisme public". "Faute de choper les terroristes", "on chope le premier venu, on se trompe de cible", avait-il affirmé à l’AFP avant l’audience. L'un des trois plaignants avait fait valoir devant le tribunal son sentiment de "profonde angoisse". "Ca a été un choc terrible, de revivre d’une manière brutale, intense et inattendue l’attentat ", avait décrit Quentin. Son ami Raph souhaitait lui "mettre les responsables devant leurs responsabilités".

J.C.