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Terrorisme

13-Novembre: le patron du restaurant "Casa Nostra" devant les juges mercredi

Après la plainte de trois clients, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire fin janvier 2016

Après la plainte de trois clients, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire fin janvier 2016 - PATRICK KOVARIK / AFP

Les images de clients affolés se réfugiant dans son restaurant parisien ont fait le tour du monde.

Le gérant du restaurant parisien Casa Nostra va être jugé mercredi à Paris. Il comparaît pour avoir vendu à un tabloïd britannique la vidéo de clients se réfugiant dans sa pizzeria le soir des attaques du 13 novembre. 

Une vente estimée à 50.000 euros

Ces images sidérantes, tournées à l'intérieur de la pizzeria par une caméra de surveillance pendant la fusillade, avaient été mises en ligne peu après par le Daily Mail. Leur diffusion, mais aussi leur vente présumée pour quelque 50.000 euros, avaient suscité l'indignation générale.

Après la plainte de trois clients, qui se sont reconnus sur la bande et n'ont pas réussi à obtenir le retrait de la vidéo auprès du quotidien britannique, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire fin janvier 2016.

Dimitri Mohamadi, le gérant de 45 ans, est accusé d'avoir installé "sans autorisation un système de vidéoprotection" mais aussi d'"enregistrement et divulgation d'images".

Plusieurs autres prévenus - parmi lesquels le "hacker" qui aurait récupéré la vidéo dans le système du restaurant sur une clé USB - sont soupçonnés de "complicité de divulgation d'images de vidéoprotection à une personne non habilitée" et également poursuivis. 

Un "exorcisme public"

Pour Jeffrey Schinazi, l'avocat de Dimitri Mohamadi, "c'est un exorcisme public, ce dossier". "Faute de choper les terroristes" de cette nuit-là, "on chope le premier venu, on se trompe de cible". Selon lui, "la discussion reste entièrement ouverte" sur ce que son client "a fait ou pas fait", concernant la vente présumée de cette vidéo. 

Le Daily Mail a reconnu "l'acquisition" de la vidéo, affirmant l'avoir "obtenue sur fond de forte compétition entre les médias français et internationaux", mais sans préciser dans quelles conditions il avait mis la main dessus.

L'achat de photos ou vidéos pour de fortes sommes d'argent, en particulier lorsqu'elles ont un caractère sensationnel, est une pratique courante au sein des médias, britanniques notamment. 

C.R. avec AFP