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Police-Justice

Attentat en Isère: Yassin Salhi reconnaît avoir tué son employeur

Yassin Salhi, questionné depuis vendredi, est passé aux aveux pour le meurtre d'Hervé Cornara, selon une source proche du dossier. Il dit l'avoir tué avant de le décapiter.

Yassin Salhi, soupçonné d'avoir assassiné et décapité un homme vendredi avant de commettre un attentat en Isère, a reconnu devant les enquêteurs l'avoir tué, a-t-on appris dimanche matin de source proche du dossier.

Selon nos informations, il a indiqué aux policiers qui l'interrogent actuellement au siège de la police judiciaire de Lyon qu'il a tué sa victime, âgée de 54 ans, dans la camionnette qu'il conduisait, avant de la décapiter sur un parking. Les enquêteurs se sont déplacés samedi soir sur ce parking afin de faire les premières constatations et d'évaluer la véracité de ces aveux. 

Les premiers éléments de l'enquête ont en outre permis d'établir qu'il avait envoyé vers un numéro canadien un selfie macabre avec la tête de sa victime décapitée. La localisation de son contact n'est pas pour autant établie, ce numéro pouvant être un simple relais. Le Canada collabore à l'enquête française pour tenter de retrouver le destinataire du selfie, a-t-on appris samedi auprès du ministère de la Sécurité publique à Ottawa.

Une dispute avec sa femme évoquée

Yassin Salhi a par ailleurs évoqué une dispute avec son épouse la veille des faits. Cette dernière est toujours en garde à vue, tout comme la soeur du suspect. Les enquêteurs cherchent notamment à cerner le profil et les motivations du suspect en les interrogeant. Lui va être transféré à la mi-journée au pôle antiterroriste de Paris. Sa garde à vue, qui a débuté vendredi matin, peut durer jusqu'à 96 heures, soit quatre jours. 

Les premiers résultats de l'autopsie de sa victime n'ont pas permis de déterminer les causes exactes de la mort, et notamment s'il était décédé au moment de la décapitation. Des examens complémentaires sont en cours. La tête avait été retrouvée accrochée à un grillage d'enceinte de l'usine de Saint-Quentin-Fallavier, entourée de drapeaux où était écrite la profession de foi islamique rappelant les mises en scène macabres du groupe État islamique.

L'épouse d'Hervé Cornara l'avait vu pour la dernière fois peu après 7h30 dans leur société de transport de Chassieu, dans le Rhône, soit deux heures avant l'attentat dans l'usine de Saint-Quentin-Fallavier. 

A. G. avec Cécile Ollivier