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Police-Justice

Attaque d'une salle de prière: pour Abdallah Zekri, "le peuple corse doit se souvenir de son histoire"

Abdallah Zekri, du Conseil français du culte musulman (CFCM), a condamné le saccage d'une salle de prière à Ajaccio.

Abdallah Zekri, du Conseil français du culte musulman (CFCM), a condamné le saccage d'une salle de prière à Ajaccio. - BFMTV

Invité de BFMTV, Abdallah Zekri, du Conseil français du culte musulman, a déploré le saccage d'une salle de prière vendredi à Ajaccio. À des fins d'apaisement, il a voulu rappeler aux Corses leur histoire commune avec les musulmans.

Au lendemain du saccage d'une salle de prière à Ajaccio (Corse) par des manifestants, Abdallah Zekri, président de l'Observatoire des actes islamophobes du Conseil français du culte musulman (CFCM), a condamné sur BFMTV cette attaque ainsi que l'agression de deux pompiers et d'un policier, qui aurait déclenché des représailles.

Une histoire commune

"C'est une situation qui porte atteinte au vivre ensemble, et aux deux communautés", a-t-il déploré, soulignant son "sentiment de colère et de tristesse à la fois." Le membre du CFCM a surtout souhaité rappeler que la Corse devait beaucoup aux musulmans.

"Le peuple corse doit se souvenir de son histoire, pendant la Seconde Guerre mondiale, ce sont les tirailleurs musulmans qui sont venus défendre et libérer la Corse, a rappelé Abdallah Zekri. Donc il y a un passé, il y a une histoire. Et surtout en cette période de fêtes, il ne faut pas se faire la guerre les uns les autres."

Le président de l'Observatoire des actes islamophobes a voulu insister sur cette notion de vivre-ensemble. "Nous appelons au calme et nous disons au Corses: vous avez des gens invités sur votre territoire, à qui vous avez demandé de venir. Ils travaillent pour vous, ils travaillent pour la Corse, a-t-il rappelé. Et ce n'est pas de cette manière qu'il faut les traiter, même s'il y a des brebis galeuses, malheureusement il y en a partout."

Éviter de chercher des boucs émissaires

Rappelant qu'après les attentats du 13 novembre, les musulmans avaient parfois été victimes de représailles, il a enjoint tout le monde à l'apaisement.

"Les musulmans ne sont pas responsables de ce que font certains fous, certains terroristes, a-t-il répété. Il ne faut pas faire d'amalgames, il faut éviter également de trouver des boucs émissaires."

Il a donc appelé les autorités à faire toute la lumière sur l'attaque de la salle de prière, mais également sur l'agression des deux pompiers et du policier, C'est en marge de cette manifestation que s'est déroulé le saccage. "Je condamne ces actes et je demande que ceux qui ont agressé les pompiers et ceux qui ont commis ces actes contre cette mosquée soient arrêtés et déférés devant la justice", a plaidé Abdallah Zekri.

Hélène Millard