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Police-Justice

Attaque à Marseille: le point sur l'enquête

Assaillant formellement identifié, perquisition et interpellations: BFMTV.com fait le point sur les derniers éléments de l'enquête concernant l'attaque de deux jeunes femmes dimanche à la gare Saint-Charles à Marseille.

L'enquête progresse dans le cadre de l'attaque mortelle au couteau de deux jeunes femmes dimanche sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille. Plusieurs personnes ont été interpellées ce mardi lors d'une perquisition et le téléphone de l'assaillant, qui a été formellement identifié, a livré de premières informations.

Cinq personnes interpellées

Cinq personnes ont été interpellées ce mardi à Marseille au cours d'une perquisition menée dans le cadre de l'enquête sur l'attaque de deux jeunes femmes dimanche à la gare Saint-Charles. 

Selon nos informations, ils sont soupçonnés d’avoir apporté un soutien financier à l’auteur de l'attaque. L’enquête a en effet mis à jour des petits flux financiers.

La police les soupçonne également de l’avoir hébergé ou de l’avoir aidé à trouver un hébergement, voire séjourner dans ces lieux. Une thèse accréditée par la découverte d'un sac noir que l'assaillant portait à son arrivée à Marseille samedi soir.

  • Lors des perquisitions aucune arme n'a été retrouvée mais la police a saisi du matériel informatique et des téléphones.

D'après le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, "ces personnes nous permettront d'en savoir plus dans les jours qui viennent".

L'assaillant formellement identifié

L'homme qui a tué les deux cousines a été formellement identifié par les autorités tunisiennes comme étant un Tunisien âgé de 29 ans, a annoncé ce mardi le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. "Tout au long de ces années, il avait emprunté à la fois en France dans les années 2005-2006 mais en même temps en Italie, les identités les plus variées déclarant tantôt qu'il était Marocain, Algérien ou Tunisien", a expliqué le ministre à l'Assemblée nationale.

"Ce n'est qu'en remontant grâce à nos services la piste qui était ouverte à partir de l'attentat (...) commis avant-hier, que nous avons pu avoir" son identification, a-t-il ajouté.

  • L'homme était connu depuis 2005 par les services de police sous sept identités différentes pour des délits de droit commun mais était inconnu des services de renseignement. Il avait déclaré aux policiers lors de son arrestation pour vol à l'étalage le vendredi précédent l'attaque qu'il vivait à Lyon mais sans domicile fixe et "sans emploi autre que des missions non déclarées comme peintre", a précisé le procureur de la République de Paris François Molins. Il s'était aussi dit "consommateur de drogues dures" et "divorcé".

Des chants religieux consultés

L'exploitation du téléphone de l'assaillant, toujours en cours, a notamment permis d'établir que le trentenaire avait écouté sur internet des chants religieux islamiques. Alors que les jihadistes ont revendiqué dès dimanche soir l'attaque au couteau à travers son agence de propagande, aucun élément ne reliait encore l'assaillant au groupe terroriste, qui utilise ces chants comme outil de prosélytisme.

Gérard Collomb prudent sur la revendication de Daesh

Gérard Collomb, le ministre de l'Intérieur, s'est montré prudent sur l'implication directe du groupe terroriste Daesh dans l'attaque de Marseille. "Daesh a tendance à revendiquer tous les attentats, parce qu'évidemment ils se sont réduits militairement, et donc il faut qu'ils continuent à avoir une affirmation dans l'espace médiatique international. Pour eux, tout est bon à revendiquer." Il a comparé la situation actuelle des jihadistes avec "l'apogée" territoriale de Daesh, en 2014.

"C'était l'époque où ils avaient un semblant d'État, et une communication bien menée", a commenté Gérard Collomb sur France inter "Les attentats étaient très souvent organisés à partir du sol irako-syrien. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. On voit bien qu'ils incitent à une sorte de terrorisme qu'on pourrait dire low cost: 'Vous prenez votre couteau de cuisine, vous descendez dans la rue et vous descendez un chrétien et ce sera revendiqué au nom de Daesh'."

Il avait déjà déclaré dimanche: "Cet acte pourrait être de nature terroriste mais à cette heure, nous ne pouvons pas l'affirmer".

L'Inspection générale de l'administration saisie

Gérard Collomb a saisi lundi l'Inspection générale de l'administration (IGA) pour déterminer les circonstances dans lesquelles l'auteur de l'attaque a été remis en liberté la veille à Lyon alors qu'il avait été placé en garde à vue. L'assaillant, un ressortissant tunisien en situation irrégulière, n'avait pas pu être placé en centre de rétention après son arrestation pour vol le vendredi précédent car la préfecture du Rhône n'avait pas donné son feu vert

Céline Hussonnois-Alaya