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Police-Justice

Après plusieurs semaines de violences, les élus de Bagnolet demandent des renforts policiers

Quatre personnes ont été blessées par balles et plusieurs voitures ont été incendiées ces dernières semaines à Bagnolet, en Seine-Saint-Denis.

Depuis trois semaines, la ville de Bagnolet en Seine-Saint-Denis subit une vague de violences. Quatre personnes ont été blessées par balles et plusieurs voitures ont été incendiées, dans cette ville à deux stations de métro de la capitale.

Plusieurs impacts de balles sont encore visibles sur la devanture d'un bar. "Vingt secondes: ils sont venus, ils ont tiré, 13 impacts de balle, et ils sont partis aussi vite qu'ils sont venus", relate à BFMTV un témoin de la scène. "Tout le monde a couru, tout le monde est parti", explique celui qui a "plongé derrière le comptoir pour éviter les balles".

Il critique par ailleurs le temps que les forces de l'ordre ont mis pour venir sur place, "une demi-heure selon lui".

"Au quartier de la Capsulerie ils nous ont abandonné: l'Etat, la mairie… On nous a laissé tomber", déplore-t-il. "C'est même pas éclairé la nuit, c'est même pas propre, c'est même pas balayé, c'est rien", énumère ce témoin.

Les élus et habitants inquiets d'une "surenchère"

"Tout laisse à penser qu'il s'agit de règlements de comptes liés au point de deal", l'un des principaux de Seine-Saint-Denis, confie une source proche de l'enquête. Le risque de "surenchère" inquiète élus et habitants. Ils pressent les autorités d'agir avant un "mort" ou une "balle perdue".

En attendant, la présence des forces de l'ordre n'empêche pas le trafic. A peine ont-ils tourné le dos que les guetteurs reprennent leur poste, comme les acheteurs.

"Si vous cherchez du cannabis, c'est simple", raconte un habitant à l'AFP. "Dès que vous sortez du métro, un rabatteur vous prend en charge, il vous guide jusqu'à la cité, vous donnez votre argent et vous attendez, au pied de cette tour, qu'on vous apporte la marchandise."

Des cars de CRS déployés

Des cars de CRS ont été déployés depuis mercredi dans le quartier, mais l'après-midi essentiellement et de manière provisoire. La mesure est insuffisante pour la mairie (PS), qui réclame depuis longtemps un commissariat de plein exercice.

"On dépend du commissariat des Lilas qui rayonne sur quatre communes", explique au micro de BFMTV Laurent Jamet, conseiller municipal PCF. "Ici, il va y avoir des nouvelles constructions. Il y a 1400m² de locaux disponibles (qui) pourraient permettre d'accueillir un commissariat de plein exercice, parce qu'on a besoin de services publics, pour ce quartier mais aussi pour l'ensemble de la ville de Bagnolet", martèle-t-il.

Le maire (PS) de Bagnolet Tony Di Martino ainsi que le député de la circonscription, Alexis Corbière (France insoumise), ont été reçus vendredi par le préfet de Seine-Saint-Denis selon France Bleu. Ce dernier affirme également avoir demandé en urgence un rendez-vous auprès du ministre de l'Intérieur.

L.A., avec Fanny Regnault, Juan Palencia, William Helle et AFP