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Affaire Norman Thavaud: l'enquête préliminaire visant le youtubeur classée sans suite

Le youtubeur, Norman Thavaud, ici en mars 2017 a été placé en garde à vue pour viol et corruption de mineurs ce lundi 5 décembre 2022

Le youtubeur, Norman Thavaud, ici en mars 2017 a été placé en garde à vue pour viol et corruption de mineurs ce lundi 5 décembre 2022 - JOEL SAGET / AFP

Le youtubeur était visé par une enquête préliminaire pour viols et corruption de mineurs.

Le parquet de Paris a classé sans suite l'enquête préliminaire pour viols et corruption de mineurs ouverte contre le youtubeur Normand Thavaud au motif que les infractions étaient insuffisamment caractérisées, a appris BFMTV auprès du parquet de Paris.

Une enquête préliminaire pour viol et corruption de mineurs avait été ouverte en janvier 2022 par le parquet de Paris à la suite d'une plainte d'une jeune Québécoise Maggie Desmarais,. La jeune femme, née en novembre de 2000, expliquait qu'alors âgée de 16 ans, elle était entrée en contact avec Norman Thavaud. Toujours selon elle, elle avait affirmé avoir noué avec lui une relation sur les réseaux sociaux, relation entamée du fait de la notoriété de ce dernier en sa qualité de vidéaste et humoriste.

Des échanges avaient eu lieu, avant que l'homme de 31 ans, racontait-elle, lui demande de lui envoyer des photos d'elle dénudée. Elle décrivait un glissement dans la conversation vers des échanges sexualisés et notamment l’envoi réciproques de photographies dénudés. Elle expliquait par ailleurs avoir médiatisé les faits en juillet 2020 et avoir reçu de nombreux témoignages similaires d’autres jeunes filles. Devant la Brigade de protection des mineurs, elle a précisé n’avoir jamais rencontré le mis en cause, et ne pas pouvoir fournir les échanges, qui avaient eu lieu sur Snapchat.

Plusieurs autres femmes, avaient déposé plainte et expliqué avoir rencontré Norman Thavaud sur des applications de rencontres, réseaux sociaux, ou en soirée. Avaient suivi des échanges de messages, dérivant vers des message de séduction et d’envois réciproques de photos sexualisées, parfois suivis de relations sexuelles. Les autres plaignantes avaient expliqué s’être senties contraintes à ces rapports, du fait de la notoriété de Norman Thavaud et parce qu’il annonçait qu’il ne resterait pas en contact avec elles sans cela.

"Les consentement n'ont pas été trompés"

Entendu lors de sa garde à vue en décembre 2022, Norman Thavaud n’avait pas contesté la matérialité des faits, mais l’absence de consentement. Il estimait pour sa part que les échanges étaient réciproques et les rapports consentis.

"La qualification de corruption de mineur a été écartée, au motif que l’âge des jeunes filles n’a jamais été précisé en début de prise de contact et qu’elles n’avaient pas d’apparence physique ni de discours laissant supposer de la part du mis en cause une particulière attirance pour les enfants ni les corps enfantins, et qu’il ne ressort d’aucun élément du dossier un indice de volonté de perversion de la jeunesse - requis pour retenir cette qualification", explique le parquet de Paris.

"Les qualifications de viol ni d’agression sexuelle n’ont davantage été retenues dès lors que les échanges préalables aux rencontres étaient systématiquement sentimentaux et le plus souvent sexualisés et sans ambiguïté", a précisé le parquet. "Il apparaît ainsi que les consentements n'ont pas été trompés, et que la pression de ne pouvoir revoir le mis en cause ou son insistance ne peuvent suffire à caractériser la contrainte."

Si ces plaintes sont classées sans suite, l'action judiciaire contre le youtubeur n'est pas terminée, les avocats des plaignants ayant toujours la possibilité de porter plainte avec cette fois-ci constitution de partie civile.

"Nous prenons acte du classement sans suite, nous continuons de considérer que les éléments constitutifs des infractions reprochées à Norman Thavaud sont caractérisés. Nous nous réservons le droit de déposer une plainte avec constitution de partie civile", ont réagi Jennifer Cambla, Charles Heran et Clément Pialoux, avocats de plusieurs plaignantes, auprès de BFMTV.

Maxime Brandstaetter avec Hugues Garnier