BFMTV
Police-Justice

Affaire Grégory: Marcel Jacob invoque deux nouveaux témoins et renforce son alibi

Marcel Jacob escorté par des gendarmes

Marcel Jacob escorté par des gendarmes - PHILIPPE DESMAZES / AFP

Auditionné ce lundi après-midi par la juge d'instruction, le principal suspect a fourni de nouveaux témoignages pour attester son alibi et prouver qu'il travaillait entre 13 heures et 21 heures le 16 octobre 1984, jour de la disparition de Grégory Villemin.

Soupçonné avec sa femme Jacqueline du rapt mortel de leur petit-neveu Grégory en 1984, Marcel Jacob a longuement été entendu ce lundi par la juge d'instruction, à laquelle son avocat a fourni de nouveaux témoignages attestant, selon lui, de son alibi.

Marcel Jacob, 72 ans, n'avait pas revu la magistrate Claire Barbier depuis sa mise en examen à la mi-juin. "Il est soulagé d'avoir pu enfin s'expliquer", a déclaré son avocat, Me Stéphane Giuranna, à l'issue de l'audition.

"Le 16 octobre 1984, il était en compagnie de son épouse à son usine de 13 heures à 21 heures, j'ai donné de nouveaux éléments qui le confirment", a martelé le conseil, disant avoir réuni "dix témoins supplémentaires".

"Une affaire qui sera longue"

"Il n'a pas pu s'absenter", a ajouté Me Giuranna, soulignant que pour sortir de l'usine, son client aurait dû "passer devant au moins quatre bureaux vitrés de la direction: immanquablement, vous vous faites prendre".

L'interrogatoire, interrompu à la mi-journée, s'est achevé peu avant 18 heures. "Une longue audition dans laquelle ont été repris les thèmes principaux, j'ai l'impression qu'enfin on a une présidente attentive, qui a entendu nos explications", s'est félicité Me Giuranna.

"Ce n'est pas un dossier qui va basculer sur une audition", a tempéré le procureur général Jean-Jacques Bosc. "C'est une affaire qui sera longue, qui nécessite de nombreuses auditions, de nombreux autres interrogatoires, qui sont prévus."

Contrôle judiciaire

Les deux époux sont soupçonnés d'avoir été les "corbeaux" de l'affaire, auteurs de plusieurs lettres anonymes très bien renseignées, et d'être impliqués dans le rapt suivi de la mort de Grégory, dans le cadre d'un "acte collectif" qu'ils contestent.

La justice a déjà soulevé, depuis longtemps, la question de l'emploi du temps des Jacob le jour des faits. Dans son arrêt de 1993 innocentant Christine Villemin, la mère de Grégory, la cour d'appel de Dijon avait relevé qu'il n'existait pas "en l'état", à leur encontre, "de présomptions suffisantes pour justifier de nouvelles investigations et a fortiori une inculpation".

"A priori ils n'étaient pas disponibles à l'heure du crime mais l'éventualité d'une absence momentanée de leur lieu de travail ne saurait être exclue. L'enquête les concernant a été entreprise trop tardivement pour avoir des chances sérieuses d'aboutir à un résultat incontestable", soulignaient à l'époque les magistrats.

P.L avec AFP