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"Ma vie a basculé": opéré d'un cancer avant d'attraper le Covid, Guillaume Durand raconte son parcours du combattant

Le journaliste de Radio Classique était l'invité ce lundi du Live Toussaint pour revenir sur son parcours du combattant.

Revenu de l'enfer. Opéré d’un cancer de la mâchoire en juin 2021 avant d'attraper le Covid, le journaliste Guillaume Durand était l'invité ce lundi du Live Toussaint pour revenir sur son parcours du combattant.

"Si j'avais cumulé un cancer grave avec un Covid compliqué, il serait peu probable que je sois en train de bavarder avec vous", lance-t-il d'emblée.

Après ces mois de combat, son message s'adresse avant tout aux anti-vax: "Il faut que les gens qui manifestent dans les rues se rendent compte de la complexité de la situation pour le personnel soignant et les cliniques", poursuit le journaliste à Radio Classique, qui confie avoir eu de la chance de ne pas avoir vu son opération déprogrammée en raison de la crise sanitaire.

Guillaume Durand a été opéré de la mâchoire le 25 juin 2021. "On m'a opéré pendant dix heures", raconte-t-il. "On m'a mis le péroné à la place de la mâchoire. J'avais un petit problème de dent qui a dégénéré, qui a été mal diagnostiqué [...] Pour des raisons que j'ignore, j'ai décidé d'investiguer un peu plus. J'ai rencontré des médecins formidables. Il a été question de m'opérer très vite. Ma vie a basculé."

"La vie m'a proposé, comme option de repos, la mort"

Très occupé ces dernières années entre ses interventions sur Radio Classique, TV5 Monde, BFMTV ou encore L'Opinion, le journaliste a été contraint de s'arrêter. "La vie m'a proposé, comme option de repos, la mort", résume celui qui a profité de cette expérience pour "réfléchir à la manière dont tourne [sa] vie":

"A un moment, il faut prendre son destin en main", clame-t-il.

"On ne peut pas le prendre uniquement dans la distraction, dans le spectacle de soi-même. Il faut se mettre à agir. Ce qui m'a sauvé, c'est de faire de temps en temps des marches à pied un peu longues, parfois avec l'autorisation de la clinique, parfois sans l'autorisation. Le moral, on ne l'a pas toujours, mais marcher, essayer de retrouver une santé personnelle, c'est ce qui m'a redonné de l'espoir, parce qu'il n'y a pas de solution générale."

"J'ai des dégâts collatéraux"

Son cancer est désormais en rémission. "J'ai des dégâts collatéraux", révèle cependant Guillaume Durand. "J'ai la voix plus proche de Boris Godounov que de Tino Rossi. La voix s'est aggravée. Les glandes salivaires ont été attaquées par la radiothérapie. Il y a des petits œdèmes sur les cordes vocales. Il faut s'adapter à cela. De temps en temps, on a de la paresthésie, des petits éclairs d'électricité dans le corps. Vous faites des vertiges orthostatiques. On finit par s'habituer à tout ça."

Le journaliste raconte comment le courage de Bernard Tapie et d'Axel Kahn face au cancer et à la mort l'a inspiré dans son propre combat: "J'ai vu [à la télévision] Tapie, puis Tapie mourant. J'ai vu Axel Kahn, puis Axel Kahn mourant. Je regardais sur Internet le fait qu'ils parlent de tout cela", explique-t-il.

"On leur reprochait de faire une sorte de publicité de leurs souffrances. J'avais beaucoup de mal à comprendre ce point de vue."

Il pense désormais à une seule chose: vivre. "Il faut revenir dans la vie le plus vite possible - non pas pour oublier, mais pour reprendre le chemin. Il est peu probable que je fasse comme mon papa que je salue - parce qu'il est mort il y a un an pile - une carrière de centenaire. Après ce qui m'est arrivé, je doute d'arriver à cet âge-là, mais la vie est quand même absolument magnifique", explique celui qui veut désormais avoir une "vie normale", et prépare un livre sur Edouard Manet.

https://twitter.com/J_Lachasse Jérôme Lachasse Journaliste BFMTV