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Têtes couronnées

Cancer de Kate: est-ce rare d'être atteint par la maladie à 42 ans?

La princesse Kate a annoncé vendredi être atteinte d'un cancer. Son cas illustre l'augmentation des cancers touchant les moins de 50 ans, ces 25 dernières années.

L'annonce, vendredi, du cancer de la princesse de Galles a créé une onde de choc au Royaume-Uni. Le fait que le roi Charles ait lui-même annoncé être atteint d'un cancer il y a moins de deux mois, et que la princesse ne soit âgée que de 42 ans contribuent à l'émotion suscitée par cette révélation.

Et s'il est plus rare d'être frappé par la maladie à cet âge, le cas de Kate met en lumière une tendance inquiétante, "une épidémie" de personnes de moins de 50 ans atteintes d'un cancer, comme le note auprès de l'AFP Shivan Sivakumar, expert en oncologie à l'Université de Birmingham.

"Les cancers apparaissant à un jeune âge ne sont en aucun cas rares", souligne pour sa part le chirurgien Andrew Beggs, également interrogé par l'AFP. "Je dirige une clinique pour les cancers à début précoce chez les adultes et nous voyons de plus en plus de personnes ayant la quarantaine atteintes d'un cancer", témoigne-t-il. Cette tendance s'observe dans différentes régions du monde, comme le notait la revue scientifique Nature, en septembre 2022.

Encore peu fréquents

Les chiffres sont en effet éloquents. Des recherches publiées la semaine dernière dans le journal BMJ (British medical journal), la revue médicale britannique, ont révélé que les cas de cancer chez les Britanniques âgés de 35 à 69 ans avaient augmenté au cours du dernier quart de siècle.

Selon le Cancer Research UK, organisme de lutte contre le cancer, entre le début des années 1990 et 2018, les taux d'incidence du cancer chez les 25-49 ans au Royaume-Uni ont augmenté de 22%. Une augmentation sans commune mesure avec celle des autres groupes d'âge.

Ces cancers "précoces" sont encore peu fréquents, tempère cependant l'organisme, qui précise qu'"environ 90% de tous les cancers touchent des personnes âgées de plus de 50 ans.

"On n'en connaît pas la cause, mais nous voyons davantage de patients atteints de cancers abdominaux", souligne Shivan Sivakumar.

Certains facteurs comme l'obésité, l'alcool, le tabagisme et le mode de vie peuvent cependant jouer un rôle, ainsi que l'exposition à des polluants et à des produits chimiques nocifs, relève le Washington Post.

Plus de chances de survivre

Les recherches publiées dans le British Medical Journal montrent cependant que le nombre de décès dus au cancer avait diminué de manière significative. Les personnes plus jeunes ont également plus de chances de survivre au cancer.

"Un sujet jeune va mieux réagir au traitement, parce qu'il va pouvoir supporter des doses pleines, des rythmes complets, il va pouvoir aller jusqu'au bout du protocole", souligne l'oncologue David Khayat sur BFMTV. "Quand on va au bout du protocole, on a une chance supplémentaire de guérir.

La princesse Kate a annoncé vendredi qu'à l'occasion de tests, lors de son opération à l'abdomen en janvier dernier, des cellules cancéreuses avaient été détectées et qu'elle avait entamé une chimiothérapie préventive. Tout comme le roi Charles, la princesse n'a pas révélé de quel type de cancer elle était atteinte.

"Cela pourrait être une multitude de choses différentes", estime Bob Phillips, professeur en oncologie pédiatrique à l'université de York, auprès de l'AFP. "Nous ne savons pas de (quel cancer) il s'agit. Et c'est entièrement le choix de la princesse de nous faire part de ces choses. A part ne pas spéculer à tout va, il n'y a, à ce stade, rien d'autre à faire. Et ce n'est pas une raison pour se précipiter chez son médecin généraliste."

A moins de "présenter des symptômes tels que des saignements inhabituels, une prise de poids indésirable ou des nausées", comme le rappellent les médecins interrogés dans le Washington Post.

En février dernier, l'annonce de l'opération de Charles d'une hypertrophie de la prostate avait poussé les Britanniques à s'informer.

Magali Rangin avec AFP