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Têtes couronnées

Arrestations d'anti-monarchie: Rishi Sunak assure que la police a agi de manière "indépendante"

Rishi Sunak, le Premier ministre du Royaume-Uni

Rishi Sunak, le Premier ministre du Royaume-Uni - AFP

Le Premier ministre britannique a estimé qu'"il ne serait pas correct" de "s'immiscer dans les décisions opérationnelles" de la police londonienne, après la polémique créée par l'arrestation de militants anti-monarchie lors du couronnement de Charles III.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a assuré mardi que la police agissait de manière "indépendante" du gouvernement, après les vives critiques suscitées par l'arrestation de militants anti-monarchie en marge du couronnement de Charles III.

Tôt samedi matin, six membres du groupe anti-monarchie Republic, dont le leader Graham Smith, ont été arrêtés à Londres alors qu'ils se rendaient à Trafalgar Square pour manifester au passage du roi.

Ils ont été libérés samedi soir, après de nombreuses critiques. Ces dernières ont été relancées par les "regrets" exprimés par la police au sujet de cette affaire lundi soir, Graham Smith estimant que ces arrestations avaient été "préméditées".

Rishi Sunak sur la réserve

Alors que la polémique enfle, Rishi Sunak a affirmé mardi que "les gens ont bien sûr le droit de protester librement et pacifiquement mais il faut aussi que le public puisse vaquer à ses occupations quotidiennes sans faire face à de sérieuses perturbations".

La police est "à juste titre, opérationnellement indépendante du gouvernement", a-t-il ajouté. "Il ne serait pas correct que je m'immisce dans leurs décisions opérationnelles."

Lundi soir, Scotland Yard a affirmé "regretter" que les six manifestants anti-monarchie n'aient pas pu protester. Aucune poursuite ne sera engagée à leur encontre.

Sans s'excuser, la police londonienne a expliqué qu'elle les avait soupçonnés "d'être équipés pour s'enchaîner" mais que l'enquête n'avait finalement pas pu prouver une telle intention.

D'autres projets

Devant le Parlement, le secrétaire d'État à l'Intérieur Chris Philp a affirmé qu'il existait plusieurs projets différents visant à perturber la cérémonie, notamment grâce à l'utilisation d'alarmes antivol pour effrayer les chevaux et un projet distinct visant à "asperger de peinture" des participants à la procession.

Des "centaines de personnes ont pu exercer leur droit à manifester de manière pacifique", a-t-il poursuivi, soulignant que s'ils n'avaient pas été contrecarrés, les projets de perturbations auraient été vus "dans le monde entier".

En vertu d'une loi entrée en vigueur mercredi, critiquée jusqu'à l'ONU, la police britannique peut arrêter des personnes en possession de matériel susceptible d'être utilisé pour s'enchaîner sur la voie publique, une technique de protestation et de blocage régulièrement utilisée par les militants climatiques au Royaume-Uni.

Concédant qu'il était "regrettable" que les personnes arrêtées aient été privées de manifestation, le chef de la police Mark Rowley a défendu ses troupes qui ont agi "dans ce contexte opérationnel unique" le jour du couronnement.

"La décision de nous arrêter et d'entraver notre manifestation a été préméditée", a estimé pour sa part Graham Smith sur Sky News.

Le maire de Londre Sadiq Khan a écrit au chef de la police londonienne pour lui demander une enquête interne concernant les arrestations.

Au total, la police londonienne a procédé à 64 arrestations le jour du couronnement du roi, surtout des militants écologistes.

T.P. avec AFP