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La série "Emily in Paris" redore l'image de Paris auprès des Américains

La série "Emily in Paris" avec Lily Collins, sur Netflix

La série "Emily in Paris" avec Lily Collins, sur Netflix - Carole Bethuel - Netflix

Le Paris de carte postale de la série Netflix Emily in Paris, les Américains a amélioré la popuplarité des Français outre-Atlantique, selon un sondage Ifop pour le site Bonjour New York.

Emily Cooper est la meilleure ambassadrice de la France. La très américaine héroïne de la série Netflix Emily in Paris, a en effet contribué à redorer l'image de la France et des Français, assure une étude Ifop dévoilée ce mardi, commandée par le blog de conseils de voyage Bonjour New York, auprès d'un millier d'Américains en janvier 2023.

Les Américains ont une meilleure image de la France qu'en 2007, période il est vrai assez peu propice à la francophilie, dans un contexte de "french bashing" post 2e guerre du Golfe.

S'ils n'étaient que 39% à avoir une bonne opinion de la France en 2007 (selon une étude Ifop pour le Figaro à l'époque) ils sont aujourd'hui 73%. Cette tendance est bien plus nette chez les fans de la série, qui sont 86% à aprécier notre pays, contre 67% pour ceux qui ne l'ont pas vue. Il y a donc bien un effet Emily in Paris.

Ils sont même 36% à souhaiter "vivre en France" et 28% à souhaiter "travailler en France". Là encore, la réponse est plus enthousiaste chez les personnes qui ont vu la série: 54%, parmi les fans d'Emily à rêver de s'installer en France, contre seulement 25% chez les non fans.

Un Paris sans saleté

Mais ce n'est qu'un juste retour des choses: qui n'a pas eu une furieuse envie de s'installer à New York après avoir regardé Sex and the city, de Darren Star, créateur des deux séries.

La série a par ailleurs eu pour effet d'attirer de nouveaux touristes américains, non seulement à Paris, mais aussi sur la côte d'Azur, où les héros font une escapade. Les commerces évoqués dans la série, boulangeries, restaurants, connaissent également une hausse de leur fréquentation.

Les autochtones ont eu beau critiquer le Paris très artificiel montré dans la série - Emilie évolue dans un Paris sans saleté, sans voitures et quasiment sans Parisiens, le rêve, - les téléspectateurs américains ont l'air d'y croire dur comme fer.

78% de ceux qui ont vu la série pensent ainsi que Paris est propre, contre seulement 61% pour ceux qui ne l'ont pas vue. Le décalage est également important entre fans et non fans, concernant les rats et les personnes sans domicile. Se fiant à ce qu'ils voient dans la série, un Paris aseptisé, ils sont 53% à penser qu'il "n'y a pas de rats ou presque dans les rues ou dans les bâtiments" (contre 23% pour les non fans) et 46% pensent qu'il n'y a "pas de sans domicile fixe dans la rue" (contre 20% chez les non fans).

Pourtant, la réalité ne les déçoit pas. Près de 9 personnes interrogées sur 10 (89%), qui ont voyagé à Paris il y a moins de 10 ans pensent qu'Emily in Paris est proche de la réalité.

Dragueurs et paresseux

Etonnament, les Parisiens, dépeints dans la série - surtout dans la première saison - comme fumeurs, dragueurs libidineux, et assez mal élevés, ne souffrent pas trop de cette image.

Parmi les personnes interrogées, 51% pensent qu'"à Paris, les femmes et les hommes ont facilement des rapports sexuels dès le premier soir". Ce chiffre monte à 66% pour ceux qui ont vu la série, contre 42% seulement pour ceux qui ne l'ont pas regardée.

De la même manière, ils sont un peu plus nombreux parmi les fans de la série à penser que "en France, nombre d'hommes peuvent s'avérer être très insitants avec une femme pour avoir une relation sexuelle avec elle" (59%), que les non fans (54%).

Pour autant, les Français sont jugés comme "bon vivants" (88%), "cultivés" (79%), plutôt que "prétentieux" (50%), "râleurs" (45%) et "paresseux" (17%).

C'est finalement plus l'image des Français au travail qui pâtit des aventures de l'agence Savoir. 41% des personnes qui ont vu la série pensent que l'assertion selon laquelle "en France, les salariés ne sont pas très travailleurs", est vraie, contre seulement 17% pour les personnes qui ne l'ont pas vu. La série véhicule une image de Français feignants et passant leur temps en pause déjeuner, puisque 29% des personnes ayant vu la série pensent les Français "paresseux", contre 9% seulement chez les autres.

"Plus des 2/3 des personnes interrogées disent que nous avons tendance à faire trainer en longueur les pauses déjeuner au restaurant", révèle également l'étude.

Et si la série est une excellente publicité pour la France, elle œuvre moins en faveur des expatriés américains, qui disent pâtir de l'image d'Emily, dans un article du New York Times, le 20 janvier dernier. L'héroïne, certes enthousiaste et sympathique, ne se donne pas la peine d'apprendre le français, et arpente sur des talons aiguilles et dans des tenues haute couture, les rues si photogéniques de la capitale. "Emily m'embarrasse, car je ne la vois pas faire beaucoup d'efforts pour s'intégrer dans la vie française", y témoigne ainsi une expatriée.

Cette étude a été réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 20 janvier 2023, auprès d'un échantillon national représentatif de 1113 personnes, représentatif de la population américaine âgée de 18 ans et plus

Magali Rangin