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Contre la ville idéale d'"Emily in Paris", des élus écologistes appellent à des choix radicaux pour le climat

Lily Collins dans "Emily in Paris"

Lily Collins dans "Emily in Paris" - Capture d'écran YouTube - Netflix

Plusieurs élus parisiens appellent à "redéfinir collectivement les critères du beau" afin d'adapter la capitale aux enjeux climatiques.

Au Paris "instagrammable" et "idéal" dépeint dans la série Netflix "Emily in Paris", plusieurs élus écologistes parisiens opposent un Paris qui doit s'adapter au dérèglement climatique.

Dans une tribune publiée ce jeudi dans Libération, David Belliard, maire adjoint aux transports et à la transformation de l’espace public, Alexandre Florentin, conseiller de Paris, Dan Lert, maire adjoint en charge du climat et de la transition écologique, Carine Petit, maire du 14e arrondissement, et Emmanuelle Pierre-Marie, maire du 12e arrondissement dénoncent le Paris "idéalisé et aux couleurs saturées" présenté dans la série à succès, qui n'est autre qu'une ville "sans contexte ni contrainte", "ni désirable, ni même viable".

"Un Paris jouissif depuis son canapé"

"Ce que nous livre Emily au travers de ses pérégrinations, c’est la photographie d’un Paris immuable, un Paris Disneyland, qui se limite aux arrondissements de l’ultra-centre et qui n’est habité que par les plus riches, au patrimoine architectural homogène et figé. Bref au Paris instagrammable, couleurs impeccables et perspectives idéales. Dans la série américaine, Paris est une ville sans contexte ni contrainte", écrivent les élus.

Un Paris "jouissif depuis son canapé" mais qui "dans la réalité, et contrairement à ce que veulent nous expliquer certains conservateurs et adeptes de l’immobilisme urbain qui cherchent à ériger ce Paris façon Netflix en idéal, cette fable n’est ni désirable ni même viable" assurent-ils.

Des choix "radicaux" pour adapter la ville aux enjeux climatiques

Si la contrainte des dérèglements climatiques et de la rareté des ressources est absente de la série, elle est pourtant "inéluctable", estiment encore les élus. La capitale "n'est pas adaptée à la nouvelle donne climatique" qui exige "des choix radicaux" et "très concrets".

Ils citent notamment la modification des voies de bus pour réaliser des pistes cyclables qui entravent parfois certaines perspectives monumentales ou encore la possibilité de peindre les toits parisiens en blanc pour amoindrir la hausse des températures dans les appartements en périodes de fortes chaleurs, mais qui changerait la colorimétrie parisienne.

Les élus appellent à "redéfinir collectivement les critères du beau et de la préservation du patrimoine à l'épreuve du choc climatique".

Il s'agit de "sortir de la nostalgie d’une ville stéréotypée et d’inventer une nouvelle cohérence esthétique adaptée à un monde qui change", martèlent-ils, estimant qu'ainsi "nos enfants et petits-enfants pourront, eux aussi goûter aux plaisirs de nouvelles aventures d'Emily, dans un Paris où nous pourrons encore vivre tout en profitant de son patrimoine exceptionnel".

Emilie Roussey