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"Amour, gloire et beauté": 25 ans de paillettes

Une partie du casting du soap "Amour, gloire et beauté".

Une partie du casting du soap "Amour, gloire et beauté". - -

Plus 6.000 épisodes et 25 ans de bonheur télévisuel: "Amour, gloire et beauté " fêtent leurs 25 ans jeudi.

Presque aussi fort que Les feux de l'amour, qui divertissent les télespectateurs persévérants depuis plus de 40 ans, le soap opéra Amour gloire et beauté fête, jeudi, ses 25 ans de présence sur le petit écran.

"Amour, gloire et beauté/Des mots qui font rêver/Des têtes qui font tourner/Depuis l'éternité"... Le 12 juin 1989, le public français découvre les familles Forrester, Spencer et Logan, quinze ans après avoir fait la connaissance des "Feux de l'amour", créé par les mêmes réalisateurs, William Joseph Bell et Lee Philipp Bell. Un quart de siècle plus tard, "Amour, gloire et beauté" ou "AGB" - à l'origine "The bold and the beautiful" (littéralement "Les beaux et les audacieux") - est toujours diffusé sur France 2, avec 250 épisodes produits par an.

"C'est comme dans votre famille, en 100.000 fois pire... ou mieux"

Malgré des invraisemblances dans le scénario, les téléspectateurs sont au rendez-vous du lundi au vendredi, pour suivre pendant 25 minutes les frasques de plusieurs familles dans le milieu de la mode de Los Angeles.

AGB est la série "où l'héroïne s'est mariée 13 fois dont 7 avec le même homme, où deux personnages sont morts deux fois avant de ressusciter, où un même héros est incarné par trois acteurs différents et où le chanteur Usher a fait ses premiers pas", résume le magazine TV Grandes Chaînes.

"Les personnages sont adoptés par le public", analyse Nils Ahl, spécialiste des séries qui parle d'un "effet miroir". "C'est comme dans votre famille, en 100.000 fois pire... ou mieux", continue-t-il, évoquant "des enfants et des ados qui grandissent, des personnages qui vieillissent... mais dans un monde hyper favorisé".

"Maisons de retraite, hôpitaux"

D'après Nils Ahl, les réalisateurs ont su saisir l'air du temps, c'est-à-dire la démocratisation de l'univers de la mode: "c'est l'époque où l'on commence à voir des défilés haute couture au journal de 20h00, le prêt-à-porter se transforme".

La série, qui a reçu mercredi soir le "prix de l'Audience TV Internationale" au Festival de Télévision de Monte-Carlo dans la catégorie "Telenovelas/Soap Operas", a réuni 17,2 millions de téléspectateurs en 2013 dans 66 pays différents et continue à séduire le public français après 25 ans de vie commune.

"Il n'y a pas d'évènement ou de péripétie extraordinaire", explique Nils Ahl. "Le téléspectateur, c'est la récurrence qu'il demande. Il ne faut pas trop d'éléments de suspens, donc la question de lassitude ne se pose pas".

Le public, en grande partie des personnes âgées, est composé "particulièrement d'inactifs", selon Nils Ahl, qui évoque également un public fantôme. "Une partie des téléspectateurs n'existe pas: il s'agit de télés allumées dans des espaces collectifs, maisons de retraite, hôpitaux, et donc d'un public inquantifiable", relève l'expert.