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Paris: comment va se dérouler le concert-test d'Indochine ce samedi?

Dès 17 heures, l'Accor Arena de Paris accueillera un concert-test doublé d'une étude scientifique. Un événement millimétré et au protocole strict, sans distanciation, mais avec le masque obligatoire.

5000 spectateurs ont rendez-vous pour danser au son des tubes d'Indochine et retrouver l'ambiance du live. Ce samedi, l'Accor Arena de Paris sera le théâtre d'un concert-test doublé d'une étude scientifique, très attendus par un secteur durement éprouvé par le Covid-19.

Pas de distanciation, mais masque obligatoire. Et pour respecter le couvre-feu toujours en vigueur à 21 heures, le concert gratuit démarre à l'heure du thé, avec une première partie électro assurée dès 17 heures par Etienne de Crécy, figure de la "french touch", avant l'arrivée de Nicola Sirkis et sa bande à 18 heures. Indochine remonte sur scène après avoir dû reporter d'un an (au printemps-été 2022) la tournée de ses 40 ans, à cause de la crise sanitaire.

A un mois des régionales, plusieurs politiques feront le déplacement, dont le ministre de la Santé Olivier Véran, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et la maire de Paris Anne Hidalgo. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a prévu de visiter le dispositif, sans assister au concert.

Deux groupes

L'étude doit permettre de démontrer que s'ils sont testés négatifs au Covid-19 en amont, les spectateurs ne courent pas plus de risque de se contaminer au concert qu'en temps normal. L'expérimentation, dont de premiers résultats sont attendus fin juin, n'est ouverte qu'aux 18-45 ans qui ne présentent pas de risques de formes graves (obésité, hypertension) en cas de contamination.

Sur 20.000 volontaires, un groupe de 7500 a été sélectionné après un premier test antigénique négatif entre mercredi et vendredi, dans l'arène de Bercy, transformée pour l'occasion en laboratoire géant. Parmi eux, 5000 personnes vont pouvoir danser sur Indochine, tandis que 2500 volontaires, le groupe "contrôle", devront rester chez eux. Tous les participants sont invités à se soumettre à un test salivaire samedi, puis un autre sept jours plus tard.

"Nous allons comparer ces deux groupes", explique sur BFMTV la virologue Constance Delaugerre. "Notre hypothèse est de dire qu'avec le test en amont, plus un protocole sanitaire, nous n'allons pas générer un foyer infectieux plus important qu'à l'extérieur du concert".

Des caméras pour surveiller le port du masque

L'expérimentation a aussi pour but de tester l'inclusion du test négatif dans l'application tousanticovid, préfigurant le pass sanitaire, qui a été adopté par le Parlement cette semaine. Enfin, des caméras doivent permettre de mesurer tout au long du concert si le masque est toujours bien porté, mais pas pour viser tel ou tel spectateur, assurent les organisateurs. Un événement millimétré dont les premiers résultats seront disponibles fin juin, et qui redonne de l'espoir aux professionnels.

"Malheureusement, pour les festivals d'été en configuration debout, il est trop tard pour les résultats servent", indique sur BFMTV la productrice Malika Séguineau, directrice générale du Prodiss, le syndicat qui coorganise l'événement avec l'AP-HP. "Mais en revanche, on veut croire à l'automne, et on veut croire à 2022."

Les expériences précédentes, en Espagne ou au Royaume-Uni, n'ont pas montré de risque élevé de contamination. Mais les résultats rassurants du premier concert-test européen, réalisé à Barcelone en décembre (500 personnes) sont difficilement extrapolables, ont prévenu les chercheurs dans leur étude publiée vendredi, en raison des "conditions strictes" de sa réalisation, alors que le virus circulait faiblement.

Nawal Bonnefoy avec AFP