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Johnny Depp et Jeff Beck attaquent en justice le professeur qui les accuse de plagiat

Jeff Beck et Johnny Depp à New York le 12 octobre 2022.

Jeff Beck et Johnny Depp à New York le 12 octobre 2022. - Noam Galai - Getty Images North America - AFP

Les deux artistes sont accusés d'avoir plagié un poème dans leur album commun, sorti en juillet dernier.

Johnny Depp et le guitariste anglais Jeff Beck, accusés de plagiat par l'universitaire Bruce Jackson, répliquent avec des poursuites judiciaires. Comme le rapporte Rolling Stone, les deux artistes attaquent l'universitaire en réclamant des dommages et intérêts, le remboursement de frais de justice, et une déclaration affirmant qu'ils n'ont pas commis de violation de droits d'auteur.

Le contentieux concerne une chanson de l'album commun de Johnny Depp et Jeff Beck, 18, sorti en juillet dernier. En août, Bruce Jackson s'était confié au même magazine pour souligner la ressemblance entre le texte de la chanson Sad Motherfuckin' Parade et celui de Hobo Ben, poème présent dans son recueil Get Your Ass in the Water and Swim Like Me, publié en 1974.

"Je publie depuis 50 ans, et c'est la première fois que je vois quelqu'un copier tout simplement quelque chose et y apposer son propre nom", avait-il déclaré, notant que seuls Johnny Depp et Jeff Beck apparaissaient dans les crédits du morceau.

À l'époque, Bruce Jackson n'avait pas intenté de procès et un porte-parole de l'album 18 avait déclaré à Rolling Stone que les deux artistes étudiaient la requête et que "de nouveaux crédits seraient ajoutés (...) si cela semblait approprié." Depuis, le duo est passé à l'offensive.

"Aucun droit sur ces mots"

Ils font valoir que Bruce Jackson n'est pas l'auteur de Hobo Ben, ce dont il ne s'est jamais caché. Il s'agit d'un poème de Slim Wilson, repris de justice et connaissance de Bruce Jackson, qui l'avait enregistré déclamer ce poème avant de le retranscrire par écrit. L'universitaire assure à Rolling Stone avoir toujours partagé ses gains avec ses collaborateurs. Mais Hobo Ben appartient à la tradition orale, toujours d'après le magazine, et Slim Wilson avait lui-même déclaré que son père lui avait appris ce poème.

Ainsi, Johnny Depp et Jeff Beck affirment que Bruce Jackson "ne détient aucun droit sur les mots" de 'Hobo Ben', et que la copie de ce poème dans son livre et les enregistrements qui en ont découlé ne lui ont donné aucun droit sur ces mots."

Ils assurent que Sad Motherfuckin' Parade est "un travail d'auteur et de créativité original", tout en reconnaissant que "certains éléments font peut-être écho aux mots de 'Hobo Ben'".

"Ces deux-là font preuve d'une profonde hypocrisie", déclarent les avocats (et enfants) de Bruce Jackson, Rachel et Michael Jackson. "D'un côté, ils affirment que le professeur Jackson ne peut pas avoir de droits sur la chanson Sad Motherfuckin' Parade parce qu'il s'agit d'un (...) poème aux origines incertaines, transmis librement au sein de la communauté Afro-américaine (...) et d'un autre côté, ils ont revendiqué à plusieurs reprises la paternité de cette même chanson - d'abord sur la version numérique de 18, puis sur la version vinyle."

"Pour moi, ajoute Bruce Jackson, c'est comme si un cambrioleur poursuivait le propriétaire d'une maison parce qu'il s'est coupé la main sur la fenêtre de la cuisine lorsqu'il l'a cassée pour entrer par effraction."

Il s'agit d'un nouveau démêlé judiciaire pour Johnny Depp, après son procès très médiatisé contre son ancienne épouse Amber Heard au printemps dernier. Elle avait été condamnée à verser 10 millions de dollars à l'acteur, qui l'accusait de diffamation pour un article du Washington Post en 2018 où elle affirmait avoir été victime de "violences domestiques". Amber Heard a obtenu que l'acteur lui verse 2 millions de dollars. Elle prépare actuellement son procès en appel.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV