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Banni d'Instagram, Booba dénonce la "censure" du réseau social

Booba en juillet 2019 aux Vieilles Charrues

Booba en juillet 2019 aux Vieilles Charrues - Loic Venance - AFP

Suspendu à de nombreuses reprises d'Instagram pour ces contenus jugés contraires aux règles d'utilisation de la plateforme, le rappeur est revenu sur ces sanctions ce mercredi dans un communiqué.

La provocation de trop. Après avoir perdu son compte personnel sur Instagram qui comptabilisait plus de 5 millions d’abonnés et avoir vu ses nombreux autres profils suspendus, Booba s'est exprimé ce mercredi à propos des sanctions mises en place par le réseau social.

Dans un communiqué publié sur son compte Twitter, le rappeur dénonce "la censure et l'atteinte à la liberté d'expression d'Instagram". Comme le précise le texte, Booba a assigné Facebook (propriétaire d'Instagram) devant le tribunal judiciaire en 2022 pour obtenir la condamnation de ce que l'artiste qualifie de "méthodes violentes de censure".

Des suspensions multiples

Coutumier des polémiques et des clashs, Booba entretient une relation compliquée avec les réseaux sociaux. Le rappeur utilise fréquemment ses différents profils pour faire sa promotion et celle des artistes de son label mais surtout pour régler ses comptes avec ses collègues rappeurs. Récemment, Médine, Vald, Rohff ou encore Gims ont fait les frais de ces messages visés.

Devant ces propos jugés comme "incitant à la haine", Instagram avait décidé en 2020 de bannir Booba, temporairement dans un premier temps, puis à vie, de la plateforme, en supprimant son compte personnel, ainsi qu'un autre profil géré par ses équipes.

"En janvier, nous avons banni Booba d’Instagram pour avoir violé les standards de la communauté", a précisé Instagram au Huffington Post. "Nous avons désormais aussi supprimé de façon permanente @boobaofficial, le compte fan de Booba géré par ses équipes", pour avoir "enfreint ces règles à plusieurs reprises."

Mais depuis, l'artiste a très vite trouvé des astuces pour continuer à partager son contenu et éviter d'être à nouveau suspendu. S'il communique désormais principalement avec ses fans via son média @oklm Booba a crée en avril dernier @ifp92i, un profil sur lequel il se fait passer pour un compte fan de lui-même.

Des prises de positions controversées

Outre les attaques ad hominem et les propositions d’octogone, Booba suscite également la polémique pour la teneur de ses propos concernant l'actualité. Depuis le début de la crise sanitaire, il s'est notamment exprimé ouvertement sur la vaccination, donnant régulièrement de la visibilité à des profils complotistes ou anti-vax, comme le rappelle Tristan Mendes France dans une chronique sur France Inter.

Dans son intervention, le spécialiste du numérique et collaborateur à l’Observatoire du conspirationnisme prend pour exemple un tweet de Booba, datant d'avril 2020, dans lequel il relaye à ses millions d’abonnés une vidéo du militant anti-vaccin Tal Schaller. Dans celle-ci, Tal Schaller affirme entre autre que "les vaccins sont un génocide planétaire". 

Plus récemment, Booba s'est également emparé de l'actualité présidentielle en se faisant relai d'une vidéo d'Éric Zemmour, mais aussi internationale, en commentant régulièrement la guerre en Ukraine.

Comme le rapporte Tristan Mendes France, celui qui a décidé de rompre son sponsor avec Puma parce que l’entreprise a suspendu ses activités en Russie, partage de plus en plus sur ses réseaux des contenus pro-Poutine. 

Le rappeur a notamment retweeté à ses abonnés une vidéo titrée "Poutine le sauveur" mais aussi partagé en stories sur son compte Instagram une photo de propagande de la milice du dictateur tchétchène Kadyrov - qui participe actuellement à l’invasion de l’Ukraine - et relayé un site complotiste reprenant les éléments de langage de la propagande russe sur les nazis en Ukraine. Un contenu d'autant plus hasardeux que le public du rappeur est très jeune.

C.L