Antisémitisme: Freeze Corleone de nouveau dans la ligne de mire de la Licra

Le nouveau single de Freeze Corleone, dans lequel il s'en prend à Gérald Darmanin et revient sur la controverse autour de son précédent album, a été épinglé par l'organisation anti-raciste.

Le retour du rappeur Freeze Corleone, trois ans après la controverse retentissante autour de ses textes jugés antisémites, n'est pas passé inaperçu. Son nouveau single Shavkat dévoilé lundi a déjà été épinglé par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra), qui annonce que son album à venir fera l'objet d'une surveillance particulière.

"J'préfère être accusé d'antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin", rappe l'artiste de 31 ans dans ce nouveau morceau. C'est ce passage du texte qui a retenu l'attention de l'organisation anti-raciste:

"Cette pathétique punchline de Freeze Corleone en forme d'aveu doit faire réfléchir à leurs responsabilités ceux qui lui donnent de l'audience. Nous y veillerons", écrit-elle sur Twitter.

La Licra poursuit son message en citant le média rap Booska-P, ainsi que les plateformes de streaming Deezer et Spotify. Elle annonce également au Parisien qu'elle prêtera une attention particulière à L'Attaque des clones, prochain album de Freeze Corléone dont Shavkat est extrait:

"L’intégralité (du disque) sera scrutée de près par la Licra, au cas où Freeze Corleone tiendrait des propos à caractère raciste et/ou antisémite dans certains de ses nouveaux morceaux", déclare-t-elle.

"La date de sortie choisie, soit le 11 septembre prochain, est tout sauf anodine, au vu des tendances complotistes de l’artiste", souligne la Licra dans les colonnes du quotidien.

Polémique retentissante

Avec ce vers, Freeze Corleone rappelle les accusations de viol qui pèsent depuis des années sur Gérald Darmanin, qui a bénéficié d'un non-lieu confirmé en appel en janvier dernier. Une manière pour le rappeur de régler ses compte avec le ministre de l'Intérieur, qui avait condamné les propos "inqualifiables" tenus dans ses textes lorsque la polémique a éclaté en 2020.

L'affaire avait démarré avec une compilation de certaines de ses chansons par la Licra, quelque temps après la sortie de son album La Menace Fantôme:

"J'arrive déterminé comme Adolf dans les années 30", "tous les jours RAF (rien à foutre, ndlr) de la Shoah" ou bien encore "comme des banquiers suisses, tout pour la famille pour que mes enfants vivent comme des rentiers juifs" faisaient partie des phrases rappées par l'artiste.

Outre Gérald Darmanin, qui avait dénoncé l'"apologie du nazisme et de l'antisémitisme" de ces textes, une cinquantaine de députés LREM avaient réclamé des sanctions dans une tribune. Universal France avait annoncé la fin de sa collaboration avec le rappeur et une enquête pour "provocation à la haine raciale" et "injure à caractère raciste" avait été ouverte par le parquet de Paris. Elle a été classée sans suite en 2022, "les faits dénoncés étant prescrits", selon le parquet de Paris.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV