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Gérard Depardieu: Nadine Trintignant se désolidarise de la tribune mais réaffirme son soutien à l'acteur

L'actrice et réalisatrice de 89 ans, qui faisait partie des 56 personnalités du monde de la culture à avoir signé une tribune de soutien à Gérard Depardieu, a annoncé ce vendredi 29 décembre regretter d'avoir donné son accord.

"J'ai toujours défendu les femmes." Ce vendredi 29 décembre, l'actrice et réalisatrice de 89 ans a annoncé à nos confrères du Point qu'elle retirait son nom de la tribune de soutien à Gérard Depardieu publiée en début de semaine dans Le Figaro, alors que l'acteur est au coeur d'une polémique politico-médiatique depuis plusieurs semaines.

Dénonçant toujours le "lynchage" médiatique dont est victime le "dernier monstre sacré du cinéma", Nadine Trintignant a confié regretter une "grave erreur" en signant une tribune en partie écrite par Yannis Ezziadi, comédien et éditorialiste pour le magazine d'extrême droite Causeur.

"J'ignorais en signant cette tribune par qui elle était écrite", a expliqué Nadine Trintignant. "Je demande aux personnes que j'ai choquées de ne pas m'en vouloir de ma grave erreur".

Un cas qui fait écho au sien

Selon l'actrice, sa signature dans la tribune est justifiée par son combat "contre les lynchages médiatiques quels qu'ils soient". Pour rappel, Gérard Depardieu, visé par trois plaintes pour viols et agressions sexuelles et mis en examen dans une des affaires, a suscité l'indignation après la diffusion d'un reportage de Complément d'enquête sur France 2 où il multiplie les commentaires les propos misogynes et obscènes à l'encontre de femme et d'une fillette.

Nadine Trintignant a expliqué avoir déjà vécu un "lynchage médiatique avec violence dans la presse", qui parlait de "crime passionnel" au sujet de la mort de sa fille Marie, tuée sous les coups de son conjoint Bertrand Cantat en 2003. "Aujourd'hui, on en parle comme d'un meurtre et c'est bien", a-t-elle ajouté.

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Sur BFMTV, l'actrice a estimé que les propos de l'acteur en Corée du Nord n'étaient "pas du tout" choquants, même s'il est capable de dire des choses "grossières et vulgaires".

Elle a tout de même tenu à préciser: "J'ai toujours défendu les femmes, lutté pour l'avortement libre et bien sûr pour la défense des femmes battues."

Les signataires assument ou nuancent

Alors que la publication de la tribune a beaucoup fait réagir, plusieurs signataires ont assumé les mots employés. À commencer par l'acteur Michel Fau, co-auteur de la tribune, qui a estimé qu'"on touchait à l'artiste". "On essaie de nous raconter que l'artiste doit être raisonnable, un modèle pour la société. C'est un discours complètement terrifiant. L'artiste doit rester extravagant, scandaleux, obscène et ingérable", a-t-il justifié sur BFMTV.

De son côté, Jean-Marie Rouart, membre de l'Académie française, a affirmé sur notre antenne avoir signé la tribune pour défendre "l'esprit gaulois de la France".

Amie de longue date de Gérard Depardieu, Nathalie Baye a elle confié sur BFMTV avoir une "grande confiance" en un "acteur formidable".

Mais d'autres signataires ont exprimé une sorte de malaise vis-à-vis de leur signature. L'ex-conjointe de l'acteur de 75 ans Carole Bouquet s'est dite "mal à l'aise", tout comme Nadine Trintignant, d'avoir donné "de la visibilité par l'entremise de Gérard" à un journaliste dont elle "ne soutient pas les idées".

"Moi aussi, j'ai un malaise parce que j'ai signé cette pétition qui ne me va pas totalement, mais je l'ai signée parce qu'il y avait quelque chose de plus fort que ce qui me dérangeait dans cette pétition", a également expliqué sur BFMTV Yvan Attal.

"Moi, je m'en fous que ce soit un monstre sacré - avec toute l'admiration que j'ai pour Depardieu (...) Mais il a le droit de ne pas être lynché publiquement depuis des mois. Et c'est justement parce qu'il y a une instruction qu'il faut laisser la justice parler", a-t-il fait valoir.

Théo Putavy