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Cinéma

Un collectif placarde des extraits du discours de Judith Godrèche aux César sur des cinémas à Paris

Le collectif Tapis Rouge Colère Noire a publié sur Instagram des clichés de collages apposés sur les façades de lieux phares du cinéma à Paris tels que le MK2 Bibliothèque, et des organismes tels Unifrance, le CNC, l'agence Adequat ou la Cinémathèque française.

"Une foule qui vous regarde". Quelques jours après très remarqué discours de Judith Godrèche aux César, le collectif Tapis Rouge Colère Noire, qui regroupe des réalisateurs et techniciens a collé dans différents lieux parisiens, quelques-uns de ses mots, et des "échos" à son intervention.

Le collectif a ainsi publié sur Instagram des clichés de ces collages apposés sur les façades de lieux emblématiques du cinéma à Paris tels que le MK2 Bibliothèque, Unifrance, le CNC, l'agence Adequat ou la Cinémathèque française.

"En reprenant ses mots, nous voulons nous faire l'écho de son puissant appel: producteurices, cinéastes et réalisateurices, distributeurices, acteurices, agent.es artistiques, directeurices de casting, technicien.nes, prestataires du développement à l'exploitation, institutions et représentant.es, brisons le silence, prenons acte et position. Chaque fois qu'il le faudra", précise le collectif sur Instagram.

"La pluie et le beau temps", peut-on par exemple lire sur l'entrée du CNC, en référence à la phrase de Judith Godrèche: "Nous pouvons décider que des hommes accusés de viols ne fassent plus la pluie et le beau temps sur le cinéma". Ou "Le cinéma est fait de notre désir de vérité", est-il écrit sous les grilles d'Unifrance, l'organisme chargé de la promotion et de l'exportation du cinéma français dans le monde.

Précédentes interventions à Venise, Cannes et Deauville

En septembre dernier déjà, le collectif Tapis Rouge Colère Noire avait réalisé des collages de slogans féministes dans les rues de Venise, Deauville et Paris, en réaction à la sélection des films de Woody Allen, Roman Polanski et de Luc Besson à la Mostra de Venise et au festival de Deauville.

"Après le Festival de Cannes, les festivals de Venise et de Deauville semblent convaincus qu’il est bon de continuer à promouvoir les agresseurs et les harceleurs sexuels au nom de l’art", assurait le collectif dans un communiqué.

Et d'ajouter: " Tandis que leurs pieds fouleront les tapis rouges, c’est tout le système du cinéma, des financeurs aux diffuseurs, qui marchera sur les victimes."

En mai 2023, Tapis rouge colère noire avait également collé des messages féministes sur les murs des bâtiments de la Croisette de Cannes, aux abords du tapis rouge et des célèbres marches du palais des festivals pour dénoncer "la complicité du Festival envers les agresseur.euses et les harceleur.euses sexuel.les, physiques et moraux".

Dans son discours le 23 février dernier, Judith Godrèche, qui a récemment accusé de violences sexuelles et physiques les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon, a appelé à ce que le cinéma ne couvre pas "un trafic illicite de jeunes filles".

Carla Loridan