Mostra: un collectif féministe s'insurge contre la sélection de Polanski, Besson et Allen

Le collectif 50/50 a dénoncé sur Instagram ce vendredi la sélection du festival de cinéma italien qui comprend plusieurs films de réalisateurs mis en cause dans des affaires d'agressions sexuelles.

Le collectif féministe 50/50 a dénoncé ce vendredi la sélection à la 80e Mostra de Venise des nouveaux films de réalisateurs mis en cause dans des affaires d'agressions sexuelles.

"Malgré le tollé qu'a suscité la présence de Johnny Depp au Festival de Cannes en mai dernier, des festivals européens majeurs continuent de donner une visibilité considérable à des réalisateurs accusés puis poursuivis pour agressions sexuelles", dénonce 50/50 sur Instagram, citant Roman Polanski, Woody Allen et Luc Besson.

Persona non grata à Hollywood, Roman Polanski est visé par quatre accusations d'agressions sexuelles ou de viol qu'il conteste. Woody Allen a lui vu la quasi-totalité de l'industrie lui tourner le dos après des accusations d'agression sexuelle de sa fille adoptive. Il nie ces accusations pour lesquelles aucune des deux enquêtes n'a abouti.

Les deux réalisateurs sont sélectionnés hors compétition, tandis que le Français Luc Besson, définitivement blanchi d'accusations de viol en juin, concourra en compétition avec son film Dogman.

"Mépris des victimes de violences"

"Le collectif 50/50 ne peut que condamner ces choix d'une extrême violence à l'encontre des victimes de ces mêmes agressions sexuelles, tout comme la pérennisation d'un modèle ouvertement sexiste au sein de notre industrie", ajoute-t-il

"L'impunité des hommes accusés d'agressions sexuelles continue d'être la norme dans le milieu du cinéma. Avec cette sélection, la Mostra de Venise montre bien son mépris des victimes de violences et des luttes contre les violences sexistes et sexuelles dans le cinéma", dénoncent les membres du collectif.

Le collectif 50/50 en appelle "à la prise de conscience de la responsabilité" des festivals "vis-à-vis de ces questions de société".

Engagé dans la lutte contre les violences et pour l'égalité hommes-femmes au cinéma, le collectif s'était fait connaître lors du festival de Cannes 2018 en rassemblant 82 femmes sur les marches pour dénoncer "le plafond de verre" dans le monde du cinéma.

Il s'était également opposé en mai dernier à la présence sur tapis rouge de Johnny Depp, accusé de violences conjugales, à l'ouverture du festival de Cannes, pour le film de Maïween, Jeanne du Barry.

CL avec AFP