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Cinéma

Films d'horreur: une association alerte sur les stéréotypes liés aux visages "différents"

L'exorciste

L'exorciste - Hoya Productions

À l'approche de Halloween, une association britannique demande aux plateformes de prendre des mesures contre les stéréotypes véhiculés par les monstres des films d'épouvante.

Freddie Krueger (Les Griffes de la nuit), Michael Myers (Halloween) et Leatherface (Massacre à la tronçonneuse) seraient-ils vecteurs de stéréotypes stigmatisants? C'est ce que dénonce Changing Faces, une association britannique de soutien aux personnes atteintes de "différences visibles": à l'approche de Halloween, période propice à la diffusion de films d'horreurs peuplés de monstres, elle lance un message aux plateformes de streaming pour leur demander de rappeler qu'un visage atypique n'est pas synonyme de danger ou de cruauté.

C'est par le biais d'une lettre ouverte que Changing Faces a décidé de s'adresser aux branches britanniques de Netflix, Prime Video, Disney+ ou encore à la BBC. Tout en précisant ne pas demander à ce que ces films ne soient plus disponibles, elle demande aux responsables des géants de l'audiovisuel d'adopter quelques réflexes, relayés par Variety:

"Mettre à jour les textes de présentation des films pour y inclure une description qui souligne que le film renforce les stéréotypes négatifs associés aux personnes atteintes de différences visibles", suggère la lettre en premier point.

La deuxième requête formulée est d'"intégrer un panneau d'avertissement avant les films, pour souligner qu'ils véhiculent des stéréotypes nocifs, qui viennent renforcer la perception négative des personnes atteintes de différences visibles."

Enfin, elle leur demande d'ajouter un panneau renvoyant vers des ressources pour les personnes concernées, dont le lien du site changingfaces.org.uk.

"Les méchants deviennent des costumes"

"Halloween est une période particulièrement stressante pour certaines personnes atteintes de différences visibles", écrit Heather Blake, directrice de l'organisation, dans cette lettre ouverte. "Les méchants de films balafrés, marqués, brûlés ou atteints de maladies de peau deviennent des costumes."

"L'industrie du film joue un rôle là-dedans, en renforçant ces stéréotypes nocifs et datés", ajoute-t-elle dans les colonnes du Guardian.

Cette demande intervient dans le cadre de la campagne "I Am Not Your Villain" ("Je ne suis pas votre méchant"), lancée par Changing Faces en 2018. Elle est soutenue par l'actrice Beth Bradfield, vue dans la série Sex Education, qui porte sur son visage les cicatrices d'une opération.

Cette demande n'est pas sans rappeler la polémique autour du film Sacrées sorcières de Robert Zemeckis, adaptation de Roald Dahl sortie en 2020. Les ensorceleuses du long-métrage étaient dotées de mains pourvues simplement de deux doigts et d'un pouce; cette morphologie a valu aux films de nombreuses critiques l'accusant de stigmatiser les personnes atteintes d'ectrodactylie, une maladie génétique. Warner Bros. puis Anne Hathaway, l'actrice principale du long-métrage, avaient présenté leurs excuses.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV