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Festival de Cannes

Cannes 2015: la France plébiscitée

Les Français ont raflé les prix principaux de cette édition du festival de Cannes: Jacques Audiard remporte la palme d'or. Vincent Lindon gagne le prix d'interprétation masculine, et Emmanuelle Bercot le prix d'interprétation féminine ex-aequo.

Joli triplé pour la France. Le cinéma hexagonal a raflé les meilleurs prix de ce 68e festival de Cannes, dont la cérémonie de clôture a eu lieu dimanche soir. Retour sur le palmarès de cette édition.

> Palme d'or: Jacques Audiard pour Dheepan

C'est la surprise: le Français Jacques Audiard remporte la palme d'or avec son film Dheepan, qui suit le parcours en France de réfugiés sri-lankais fuyant la guerre et confrontés à la violence dans une cité de la banlieue parisienne. "Recevoir un prix de la part des frères Coen (présidents du jury), c'est assez exceptionnel", a déclaré le cinéaste, très ému.

> Prix d'interprétation féminine: Emmanuelle Bercot et Rooney Mara

Emmanuelle Bercot remporte le prix pour son rôle dans Mon Roi de Maïwenn, ex-aequo avec Rooney Mara pour son rôle dans Carol. L'actrice française campe une avocate qui se retrouve après un accident de ski dans un centre de rééducation et se souvient d'une histoire d'amour tumultueuse.

Rooney Mara, qui n'était pas présente, joue dans Carol une toute jeune vendeuse qui va se laisser sésuire par une femme bourgeoise à la beauté fatale, incarnée par Cate Blanchett.

> Prix d'interprétation masculine: Vincent Lindon

En plus de 60 films, il n'avait jamais reçu un seul prix. C'est désormais chose faite: Vincent Lindon reçoit le prix d'interprétation masculine pour La loi du marché. L'acteur français a été très longuement applaudi, puis a déclaré, très ému: "c'est l'un des trois plus beaux jours de ma vie". Il a estimé également que ce prix était "un acte politique". Dans "La loi du marché, il joue un ouvrier au chômage depuis 20 mois qui se bat pour retrouver un emploi, encaissant les coups avec dignité. Il a dédié son prix "aux citoyens laissés pour compte".

Le prix de Vincent Lindon a d'ailleurs été salué par François Hollande, qui a vu dans son rôle "un message de fraternité adressé au monde du travail".

> Grand prix: Son of Saul de Laszlo Nemes

Cet ancien assistant du réalisateur Bela Tarr remporte le Grand prix. Son film Le fils de Saul raconte le quotidien d'un membre des Sonderkommandos, ces juifs forcés à collaborer à la Solution finale. La caméra suit Saul (Géza Röhrig) au plus près dans sa tâche monstrueuse, au four crématoire. Sans jamais montrer les victimes. C'est la bande-son qui restitue l'indicible: les cris, les ordres hurlés, les gémissements... Ce continent est encore hanté par le sujet", a commenté dimanche le réalisateur en recevant son prix. 

> Prix du jury: The Lobster, de Yorgos Lanthimos

Fable grinçante et dérangeante sur la solitude, le couple et l'amour, The Lobster raconte l'histoire de célibataires qui ont 45 jours pour trouver l'âme soeur, faute de quoi ils se voient transformés en l'animal de leur choix, et relâchés dans la forêt. Le réalisateur, Yorgos Lanthimos, né en 1973, réalise avec ce film son premier long métrage en anglais, avec les acteurs Colin Farell et Rachel Weisz.

> Prix de la mise en scène: The Assassin de Hou Hsiao-Hsien

Le cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien est primé pour The Assassin histoire d'une justicière dans la Chine du IXe siècle. Dans ce film à l'esthétique ciselée, le réalisateur du Maître des Marionnettes explore le genre du wuxia, hérité de la littérature de la Chine ancienne et qui met en scène les aventures du "Chevalier errant". Sauf que cette fois, le chevalier est une chevalière, interprétée par l'actrice taïwanaise Shu Qi.

la rédaction avec AFP